La bagarre des retraites n’est pas terminée. Hier il y avait du monde. Le 8 juin on va se battre pour, qu’à l’occasion de la niche du groupe Liot, qui est désormais célèbre, qu’il y ait aussi un texte commun de Nupes et d’autres pour l’abrogation de la retraite à 64 ans. Ce que la loi a fait, une autre loi peut le défaire. L’intersyndicale envoie le signal positif qu’on manifeste le 6. Donc je veux dire, cette séquence de mon point de vue n’est pas terminée. Même si j’ai bien compris que beaucoup, à commencer par… au gouvernement on aimerait et quelques imbéciles jetant des cocktails molotov participent à ce qu’on change de conversation. Je pense que la pire des choses, ce serait de rentrer dans une forme de, je mets les guillemets, militarisation du mouvement. C’est-à-dire à la fin une confrontation quasi militaire avec les forces de l’ordre. Ça n’a pas de sens. Notre force c’est le nombre. À partir du moment où vous rentrez dans une logique où c’est la confrontation, il n’y a que ceux qui aiment la bagarre qui viennent et à la fin il n’y a plus personne, et en plus à la fin ce sont les forces de l’ordre qui évidemment l’emportent. Donc c’est une impasse politique. Si on accepte l’idée que des gens viennent avec des armes dans des manifestations et mettent le feu à des policiers, c’est intolérable.
Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, Palais Bourbon
Mercredi 3 mai, le Conseil constitutionnel a repoussé la deuxième proposition de référendum d’initiative partagée. À vrai dire, personne n’avait d’illusions. Les conditions de déclenchement sont telles que ce référendum demeure une fiction juridique. Alexis Corbière vient de l’évoquer, il ne reste désormais d’autre espoir que la proposition de loi déposée par le groupe Liot. Le texte sera examiné le 8 juin, dans le cadre de la niche parlementaire du groupe.
« Moins d’amendements possibles »
Nous allons privilégier une proposition de loi très simple visant à revenir sur l’article 7, devenu d’ailleurs article 10 dans la réécriture de la loi, sur l’âge légal de départ à la retraite et renvoyer tout le restant à une conférence sociale. Nous allons travailler avec tous les groupes parlementaires qui s’opposent évidemment au texte de loi sur les retraites pour faire en sorte qu’il y ait le moins possible d’amendements, qu’on puisse avancer, et qu’on puisse voter et nous allons essayer aussi de travailler avec tous les parlementaires, notamment ceux qui ont voté pour la motion de censure et les autres qui se sont abstenus, pour faire en sorte de recueillir le nombre de voix suffisant pour faire passer cette proposition de loi.
Bertrand Pancher, député de la Meuse et président du groupe Liot
Les socialistes voteront pour cette proposition de loi.
Nous ne pouvons que nous satisfaire que lors de la prochaine niche parlementaire qui arrive, celle du groupe Liot, nous examinerons et nous voterons évidemment cette loi d’abrogation de la réforme des retraites.
Arthur Delaporte, député PS-Nupes du Calvados, Palais Bourbon
En fait ce sera le premier vote, ici à l’Assemblée nationale, ça sera la première fois qu’on aura l’occasion de se prononcer sur cette réforme, le 8 juin. Donc oui c’est une date importante.
Christine Pires Beaune, députée PS-Nupes du Puy-de-Dôme, Palais Bourbon
LR divisé
Du côté des LR, c’est plus compliqué. Mercredi, Aurélien Pradié a indiqué qu’il voterait la proposition de loi du groupe Liot.
Oui je voterai ce texte-là, par cohérence. Je me suis opposé à la réforme des retraites telle que portée par Emmanuel Macron. J’ai voté la motion de censure, la cohérence veut que je vote toutes les mesures qui permettent de l’annuler.
Aurélien Pradié, député LR du Lot, France 2, 3 mai 2023
Mais les amis d’Éric Ciotti sont d’un tout autre avis.
Sur la proposition de Liot c’est un non catégorique et je vous dis je trouve regrettable que Liot ait déposé cette proposition de loi.
Michèle Tabarot, députée des Alpes-Maritimes et vice-présidente du groupe LR, Palais Bourbon
Impuissance politique
Enfin, du côté du Rassemblement national, on assure qu’on devrait voter la proposition de loi.
Moi je ne peux pas m’engager quand je n’ai pas lu le texte. Mais d’après ce qu’on connaît aujourd’hui, moi je pense qu’on le votera. Mais il faut dire aux Français que je crains que même si elle votée cette loi ne passerait pas la censure.
Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, Palais Bourbon
La surenchère sécuritaire dans laquelle s’engage le gouvernement traduit bien son impuissance politique. Faute de projet et de marge de manœuvre, il joue maintenant la carte du parti de l’ordre. Sur ce terrain, Marine Le Pen aura toujours une longueur d’avance. Gérald Darmanin ne fait que lui dérouler le tapis rouge.
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