Élections sénatoriales : LFI écartée de l’accord de gauche

Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et secrétaire national du Parti socialiste, à l’Assemblée nationale, juillet 2023. ©Purepolitique

C’est une nouvelle torpille dans la coque de la Nupes. Le PS, le PC et EELV ont conclu un accord pour les élections sénatoriales du 24 septembre. Il y aura des candidats communs dans une quinzaine de départements, soit un tiers des 44 sièges à renouveler.

Les insoumis, absents du Sénat, espéraient que leurs partenaires leur abandonneraient une circonscription de conquête – autrement dit, un siège détenu jusqu’ici par la droite ou le centre, mais que la gauche peut raisonnablement espérer emporter. Hélas pour LFI, écologistes, communistes et socialistes ont superbement ignoré cette demande.

PS montré du doigt

Du coup, la semaine dernière, La France insoumise s’est fendue d’un communiqué rageur :

Ces élections sénatoriales marquent donc un retour en arrière. Le retour de la gauche qui fait passer les intérêts de ses appareils avant l’intérêt du peuple. Elles témoignent de l’incapacité de ceux qui réclament le « rééquilibrage » de la Nupes à la faire vivre et de leur soumission à la gauche anti-Nupes.

Communiqué LFI, 5 juillet 2023

Le Parti socialiste est clairement montré du doigt. Pourtant, Olivier Faure affirme aujourd’hui regretter cette situation :

Je souhaitais que ce soit possible. Malheureusement dans les discussions avec les autres partenaires, ça n’a pas été possible parce que ça supposait des concessions que d’autres n’ont pas souhaité forcément. Mais je le souhaitais parce qu’effectivement ils ne demandaient pas grand chose, ils demandaient un siège. Et donc ça aurait été assez légitime de leur renvoyer l’ascenseur, si je puis dire. Mais c’est vrai aussi que sur un scrutin qui est un scrutin de second degré. Il n’y a pas d’électeurs qui soient autres que des électeurs élus eux-mêmes. Conseillers municipaux, adjoints aux maires, maires, députés, sénateurs. Et donc on a là, effectivement, une forme de regret collectif à avoir.

Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et secrétaire national du Parti socialiste, Assemblée nationale

Entorse répétées à l’unité

Listes séparées pour les européennes, absence d’accord avec les insoumis pour les sénatoriales : faut-il programmer les obsèques de la Nupes pour la rentrée ?

Moi je ne le pense pas. En tout cas, je ferai tout pour que la Nupes continue à vivre et que le rassemblement de la gauche et des écologistes permette d’accéder à la victoire en 2027. C’est sûr qu’il n’y a pas des moments de tension, notamment sur le plan électoral, mais je vous rappelle quand même que toutes les coalitions de gauche qui se sont réalisées jusqu’ici n’ont jamais permis un accord ni aux sénatoriales ni même aux européennes. Ça n’est jamais arrivé. Et donc je refuse de dramatiser.

Olivier Faure, Assemblée nationale

Sans vouloir dramatiser, la question est quand même de savoir combien de temps la Nupes pourra survivre à ces entorses répétées à l’unité…

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