Samedi 12 novembre, les sénateurs ont voté un amendement pour le départ à la retraite à 64 ans, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finance de la sécurité sociale. Cette démonstration n’a pas plus au gouvernement qui l’a fait savoir.
Le report à 64 ans de l’âge légal pour partir en retraite, c’est voté. Enfin au Sénat. Samedi 12 novembre, les élus du Palais du Luxembourg ont joué un sale tour au gouvernement. Lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, ils ont voté un amendement proposé par le sénateur Les Républicains, René Paul Savary, repoussant de deux ans l’âge de la retraite. Et ce, contre l’avis du gouvernement, comme l’a fait savoir Jean-Christophe Combe, Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. « Nous nous rejoignons sur les objectifs et sur les thèmes qui figurent dans votre proposition. Travailler plus longtemps pour assurer l’équilibre de notre système de retraites. Mais nous avons fait le choix de la concertation et d’un projet de loi en janvier, pas d’une mesure dans un projet de loi de financement de la sécurité sociale. Alors n’anticipons pas les débats que nous aurons prochainement, pour cette raison le gouvernement demande le retrait de cet amendement. »
Un amendement pour la forme
Mais le ministre n’a pas été entendu. 195 sénateurs se sont prononcés pour l’amendement. Et 130 contre. Pour les Républicains, majoritaires dans la chambre haute, il s’agit d’adresser un avertissement au gouvernement, selon Philippe Mouiller, sénateur LR des Deux-Sèvres : « Vous parliez tout à l’heure de méthode et de participation aux différentes réunions aux groupes de travail, notre méthode vous l’avez. Par cet amendement vous connaissez notre position aujourd’hui, et à partir de notre position, nous sommes prêts à discuter. Mais nous avions besoin de ce message politique pour dire clairement où nous voulons aller et pourquoi nous voulons le faire. Et cet amendement est un point essentiel. Nous ne nous faisons pas d’illusion, le 49-3 aura forcément une intervention sur cet amendement, mais au moins nous avons le mérite, ici au Sénat, d’être cohérents dans notre démarche. »
L’amendement ne survivra pas au passage en seconde lecture à l’Assemblée du projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale. Le gouvernement dégainera le 49-3. Mais ce vote symbolique du Sénat a valeur de mise en garde pour l’exécutif. Pas question de flancher sur une réforme dont la droite a fait son marqueur. Nul doute qu’à l’Élysée, on aura reçu le message.
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