La Nupes ne veut pas d’Adrien Quatennens

Il est bien décidé à revenir. Ce sera le 10 janvier. Il siégera sur le banc des non-inscrits comme l’annonce le site de l’Assemblée nationale.

Adrien Quatennens avait choisi ce 14 décembre l’émission de Bruce Toussaint sur BFM pour faire son retour médiatique et politique. Que penser de cette heure d’entretien ?

La contagion des télés américaines

Sur la forme, cette intrusion dans l’intimité d’un couple qui se déchire trahit la contagion des télévisions américaines. Bienvenue dans la chambre à coucher.

Sur le fond, il s’agissait pour Adrien Quatennens de contextualiser les circonstances qui l’ont conduit à cet accès de violence contre son épouse. Exercice délicat, puisque ce faisant, il a donné l’impression de relativiser son acte. Et de se poser en victime alors qu’il reste l’agresseur.

Le tribunal n’a pas prononcé l’inéligibilité

Mais le vrai message était celui-ci : j’ai été condamné à 4 mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende. Mais le tribunal n’a pas dit que j’étais inéligible. Je suis donc en droit de revenir siéger à l’Assemblée.

C’est peu ou prou la position de ses camarades du groupe parlementaire. Ils ont décidé de le suspendre pour une durée de 4 mois. Jusqu’au 13 avril, exactement.

Le cas d’Adrien Quatennens installe un conflit de légitimité au sein de la gauche.

D’un côté, il y a la vérité judiciaire qui considère que l’ancien numéro 2 de la FI peut rester député.

De l’autre, se dresse le tribunal de la politique et de la morale. Avec, à la clé, une sentence qui se veut définitive. Du côté de la NUPES, on ne veut plus le voir siéger sur les bancs de l’intergroupe.

Sandrine Rousseau va plus loin et réclame sa démission. Estimant que c’est aux électeurs de juger si Adrien Quatennens peut revenir.

Très bien.

Dans ce cas, la députe écologiste va donc désormais cesser de réclamer la démission du député Damien Abad, réélu avec 57,86 % des voix dans sa circonscription de l’Ain. Damien Abad, rappelons-le, est accusé de viol.

On le voit, les choses sont bien plus complexes qu’il n’y paraît.

Pour la première fois de son histoire, le groupe LFI vote

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Jean-Luc Mélenchon n’est pour rien dans la position arrêtée par le groupe parlementaire LFI. C’est peut-être la décision la plus démocratique qui ait été prise au sein ce mouvement. Pour la première fois les députés ont voté à bulletin secret. Et à trois reprises : sur le principe de la suspension, sur sa durée et sur le stage de sensibilisation au sein d’une association féministe.

La députée Raquel Guarrido, une des figures historiques évincées de nouvelle la direction de la FI,, s’en félicitait :

Adrien Quatennens va-t-il devenir le boulet des insoumis ? Ou bien, au contraire, la bataille parlementaire qui s’annonce autour du projet de loi sur les retraites va-t-elle lui permettre de retrouver l’estime de son camp ? C’est le pari risqué – que font ses amis politiques.

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