Quel dommage que les punaises de lits ne sachent pas lire, car elles comprendraient qu’il est temps de cesser de dévorer des millions de Français et de faire leurs valises. Pas moins de trois textes sont en passe d’être déposés par les députés sur le sujet. Assisterait-on enfin à une prise de conscience générale sur l’ampleur du phénomène et sur ses conséquences dramatiques ? Le bloc présidentiel va déposer une proposition de loi qui sera débattue le 4 décembre lors de sa niche parlementaire.
Nous allons accueillir dans quelques mois les Jeux olympiques. Nous devons pouvoir être un pays aussi qui a le meilleur standard d’accueil des touristes, des personnes qui se déplacent notamment dans la région capitale, il faut donc responsabiliser, je le redis, tous ceux qui participent à la lutte contre les punaises de lit qui prolifèrent dans les transports en commun, dans les établissements recevant du public, culturels ou sportifs, et dans les meublés de tourisme qui sont appelés à avoir une rotation assez élevée dans les mois qui viennent.
Robin Reda, député Renaissance de l’Essonne, Assemblée nationale
Signal d’alarme dès 2017
Si l’on comprend bien, sans les Jeux olympiques, les Français auraient pu continuer à partager leurs nuits avec les punaises. Mais les touristes et les athlètes, qui auront déjà fort à faire avec les surmulots de la capitale, pourraient mal le prendre. Il est vrai que le spectacle de la finale du 100 mètres avec des concurrents en train de se gratter à chaque foulée ne manquerait pas de piquant.
Le gouvernement est un peu à la ramasse sur le dossier. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été alerté. Mathilde Panot a rappelé qu’elle avait tiré le signal d’alarme dès 2017.
Les punaises de lit prolifèrent dans tous les lieux du quotidien : les hôpitaux, écoles, foyers de travailleurs, maisons de retraite, les prisons, les trains ou même les salles de cinéma. Elles font vivre un calvaire aux millions de nos concitoyens infestés, elles leur font perdre le sommeil, provoquent de la paranoïa et les isolent socialement. Les punaises de lit sont un problème national de santé publique mais vous n’avez rien fait. En 2017, il y avait 200 000 lieux infestés, j’ai alerté, vous m’avez ri au nez, vous n’avez rien fait. En 2022, il y a avait 1,1 million de sites infestés. Vous avez agi et menti avec un plan interministériel sans aucune mesure contraignante et un observatoire annoncé qui n’a jamais vu le jour.
Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne et présidente du groupe LFI-Nupes, Assemblée nationale
Service public de désinfection
Les insoumis ont déposé une proposition de résolution visant à créer un service public de désinsectisation. En effet, le vrai problème des punaises, c’est que s’en débarrasser n’est pas donné. Il n’y a qu’une technique pour en venir à bout, c’est la vapeur sèche. Technique dont l’inconvénient est d’assécher également le porte-monnaie. Conscients de cette difficulté majeure, les socialistes proposent une solution :
Nous on a travaillé sur cette proposition de loi d’urgence pour protéger les Français contre l’infestation aux punaises de lit à travers notamment un dispositif qui est la prise en compte dans les contrats d’assurance habitation de la lutte et des frais liés à la lutte contre les punaises de lit. Parce que ce n’est pas d’ici décembre qu’il faut avoir une loi, c’est dans les prochaines semaines.
Arthur Delaporte, député PS-Nupes du Calvados, Assemblée nationale
Pour une fois que la représentation nationale se montre réactive et consensuelle, on ne va pas bouder notre plaisir. Reste à vérifier que ces postures soient suivies d’effet.
Soyez le premier à commenter