En une semaine, l’essentiel de la classe politique française est venu la caresser dans le sens du poil. Alors ce n’est pas la tête de liste écologiste pour les européennes, Marie Toussaint, ni la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier, qui vont l’effrayer. Mais ce vendredi-la, les écologistes n’étaient pas les seuls politiques à visiter le Salon de l’agriculture. Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, avait également inscrit à son agenda ce rendez-vous. Et fort civilement, il est venu saluer Marine Tondelier et Marie Toussaint. Non sans glisser quelques piques. Mais que faisaient donc Les Écologistes au salon ? On les croyait fâchés avec le monde agricole.
Il n’y aura jamais d’écologie sans les agriculteurs et sans tous les agriculteurs. C’est ce que nous avions défendu l’année dernière au salon, en disant que nous on aimait cette progression, qu’on voulait travailler avec cette profession parce que quand on est écolo on ne peut pas dire : “On va choisir les 3,4 avec lesquels on est les plus d’accord et puis on ne va travailler qu’avec eux”. On veut changer la société, on veut sauver le climat et sauver le vivant. Et donc ça se fait avec tout le monde.
Marine Tondelier le 1/03/2024
« Les bêtes souffrent du bruit et de la foule »
Dans la délégation, il manquait une tête connue, celle de Sandrine Rousseau. 48 heures plus tôt, invitée de l’émission Quotidien, elle avait déclaré qu’elle ne se rendrait pas au salon. “Les bêtes souffrent du bruit et de la foule” a-t-elle affirmé, et sont “pour la plupart du temps sous des médicaments pour être calmes”. Embarras dans la délégation lorsque les journalistes demandent si les animaux sont drogués. C’est Benoît Biteau, agriculteur et eurodéputé écologiste qui s’y colle
Effectivement c’est un moment où ça peut être stressant parce qu’il y a beaucoup de monde et les animaux ont plutôt tendance à être dans des grands espaces plutôt que dans des espaces confinés. Mais tout ça se prépare. J’ai mon fils qui a amené deux vaches, il a préparé ça depuis deux mois déjà. Il prépare les animaux à côtoyer des êtres humains, à être manipulés dans des salons, à croiser autre chose que de l’herbe dans leur vie au quotidien. Quand ils sont préparés, ça se passe très bien.
Benoît Biteau le 1/03/2024
Une ambiance détendue
Cette visite s’est déroulée sans anicroches. Peut-être parce que les visages de Marine Tondelier et Marie Toussaint ne sont pas encore suffisamment connus du grand public. Peut-être aussi parce qu’aucun écologiste n’est en situation de responsabilité. Sur le stand des Jeunes Agriculteurs, l’accueil est courtois. On est tous un peu moins jeunes que l’année dernière, du coup, mais toujours aussi déterminés. Marine Tondelier et le secrétaire général adjoint, Quentin Le Guillous, producteur de céréales d’Eure-et-Loir, ont l’habitude d’échanger leurs arguments. Avec la FNSEA, l’ambiance est tout aussi détendue.
Cependant l’échange avec Aurélien Rousseau, le grand patron du syndicat, se déroulera à huis clos. Restait le plat de résistance. Les durs de la Coordination Rurale. Une bonne soixantaine d’entre eux étaient cependant encore en garde à vue après une action coup de poing Place de l’Étoile. Christian Convers, le secrétaire général, est éleveur de moutons en montagne. Il voudrait que les loups, qui attaquent les troupeaux, ne soient plus une espèce protégée.
Le 4 avril prochain, dans le cadre de leur niche parlementaire, les Écologistes ont inscrit l’examen d’une proposition de loi visant a “garantir un revenu digne aux agriculteurs et à accompagner la transition agricole”. Ce qui est certain, c’est que le gouvernement n’en a pas fini avec la colère des paysans.
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