Tiens, Macron est à la télé…

On cherche encore le but de l’entretien qu’a accordé jeudi soir Emmanuel Macron aux deux présentateurs des 20 heures de TF1 et France 2. S’il s’agissait d’éclairer les Français sur les intentions du chef des armées, c’est plutôt raté. Le spectateur aura bien compris que l’envoi de soldats français sur le terrain n’était pas exclu.

En revanche, il restera dans le flou sur les circonstances qui pourraient conduire à cette décision. De même, il aura entendu qu’il y a une escalade du côté russe. Mais sur les manifestations de ce regain d’agressivité, il n’aura aucun détail.

Communication brouillonne

Paradoxalement, cette communication en pointillé a davantage renforcé les interrogations qu’elle n’a dissipé les doutes. Quelle est exactement la situation militaire ? Pour ce que l’on en sait aujourd’hui, le front ne bouge qu’à la marge. Et les forces ukrainiennes ont du mal à riposter faute d’obus en nombre suffisant.

De quoi sont capables les forces françaises ?

Ce ne sont donc pas les hommes ou les matériels qui font défaut, mais les munitions. Dès lors, comment un contingent français, engagé sur le sol ukrainien, ne rencontrerait-il pas les mêmes difficultés ? Ce qui rend absurde l’actuel débat sur la projection de forces françaises.

Depuis quelques mois, les états-majors préparent nos forces à un conflit durci, pour reprendre l’expression militaire consacrée. Mais une éventuelle intervention ne pourrait se faire que dans le cadre d’une coalition très large, faute de moyens. Comme en Irak ou comme en Corée (1950-1953), la guerre oubliée de l’armée française.

Posture électorale

Autrement dit, les coups de menton du président de la République sont à destination intérieure. Il s’agit de dramatiser à outrance le scrutin de juin. D’un côté les Munichois – LFI et le RN -, de l’autre le camp du bien. Il n’est pas certain que cette énième mise en scène de la comédie du pouvoir fasse bouger les lignes. Les sondages, en tout cas, montrent que le camp présidentiel continue de reculer dans les intentions de vote.

Serge Faubert

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