Tête-à-tête avec les syndicats à Matignon

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, lors de son élection à Clermont-Ferrand, le 31 mars 2023. ©CGT

Élisabeth Borne a certainement passé un week-end un peu moins désagréable que d’ordinaire. Trois des principales centrales syndicales ont répondu favorablement à l’invitation qu’elle a lancée, vendredi 5 mai, pour des échanges à Matignon. La CFTC, la CFDT et la CGT. Force ouvrière doit donner sa réponse mercredi. 

Si Laurent Berger avait laissé entendre qu’il continuerait à négocier avec l’exécutif, il n’en allait pas de même pour la CGT. Sophie Binet avait annoncé la couleur dès son élection à la tête de la centrale. 

Tant qu’il n’y a pas de retrait de cette réforme des retraites, il n’y aura pas de négociation. Il faut retirer cette réforme des retraites.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, BFMTV, 31 mars 2023

Politique de la chaise vide

Mais voilà, la CGT pouvait-elle se couper de l’intersyndicale en pratiquant la politique de la chaise vide ? 

On voit bien que certains disent : « Ça y est, donc voilà on tournerait la page en effet de la réforme des retraites. » Pas du tout, puisque je l’ai dit : la première des exigences commune de l’intersyndicale sera bien le retrait de la réforme des retraites et les mobilisations continuent d’ailleurs.

Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, BFMTV, 7 mai 2023

L’entrevue risque donc de tourner court. Officiellement, il n’y a pas d’ordre du jour pour ces entretiens qui vont se dérouler en bilatéral comme on dit chez les technos, c’est-à-dire en tête-à-tête. Mais Élisabeth Borne abordera certainement la transformation en projet de loi de l’accord des partenaires sociaux sur le partage de la valeur ajoutée en entreprise. C’est ce qu’on appelle l’ANI, l’accord national interprofessionnel.

Réforme de Pôle emploi

Une mise en bouche au regard du second chantier, la réforme de Pôle emploi. L’organisme va changer de nom. Il s’appellera France Travail. Objectif affiché, approcher les 5 % de chômeurs contre un peu plus de 7 % aujourd’hui. Il s’agit, bien sûr, des chômeurs inscrits à Pôle emploi, pas de ceux qui sont radiés à tour de bras par cette agence. France Travail a vocation à devenir le guichet unique des demandeurs d’emploi. Quand on voit comment marche Pôle emploi, il y a tout lieu d’être inquiet sur les performances de cette future usine à gaz.

Seule certitude : les chômeurs vont trinquer. Suspension des allocations en cas d’engagements non tenus et RSA conditionné au suivi de quinze à vingt heures d’activité d’insertion par semaine.

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