Mardi, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a été définitivement adopté. Ceux qui espéraient que les écologistes votent contre après s’être abstenus la semaine passée en sont pour leurs frais. Le groupe de Cyrielle Chatelain est resté sur ses positions.
Je crois que vous avez noté que nous avons été saisis par plusieurs de nos collègues d’autres groupes pour changer notre vote. Il n’y aurait pas de logique à le faire parce que je crois que le premier vote qui comptait c’était celui de la semaine dernière. Dans notre vote, dans notre abstention majoritaire au regard du PLFSS, il n’y a pas de soutien à ce PLFSS.
Par contre, il y a un soutien à un certain nombre d’avancées que nous souhaitons voir passer. Moi je dis à celles et ceux qui nous exhortent de changer notre vote que nous remplissons avec ce vote la promesse que nous avons faite devant les électrices et les électeurs. C’est-à-dire de tout faire pour qu’en 2027 nous puissions gagner et d’ici là d’être une force d’interposition entre le gouvernement et la population qui souffre des propositions les plus néfastes, les plus antisociales, les plus antiécologiques, plus antidémocratiques, qui sont portées par ce gouvernement.
Léa Balage El Mariky, députée « Écologiste et social », le 16/12/2025
Mais si la Sécurité sociale a son budget, il reste le plat de résistance : le budget de l’État. Le Sénat vient d’adopter en première lecture le projet de loi de finances. Après l’avoir sérieusement charcuté. Ce vendredi, une commission mixte paritaire (7 sénateurs, 7 députés) se réunira pour tenter de rédiger une version de compromis. Si elle y parvient, elle sera dite conclusive. Mais le président de la Commission des finances, Éric Coquerel, n’y croit pas trop.
La plus probable aujourd’hui, à mon avis, c’est une CMP qui ne serait pas conclusive. Ca va peut-être vous étonner mais les informations que j’ai iraient plutôt dans ce sens-là, peut-être parce que du côté, j’allais dire, de “l’hyper socle commun”, du côté macroniste pur, on a peut-être pas envie de se faire battre par un vote si la CMP était conclusive.
Donc il est fort possible que cette CMP n’arrive pas à être conclusive. Ou si elle était conclusive, je pense que l’Assemblée la rejetterait parce que la majorité de l’Assemblée ne correspond pas à la majorité de la CMP telle qu’elle est, qui est, en gros, est une alliance entre la droite et ce qui reste du macronisme, voilà. Ca va être une défaite à mon avis, de manière quasi certaines, et ça sera évidemment l’occasion de se rappeler que ce gouvernement est minoritaire, que ces budgets sont minoritaires et qu’ils n’arrivent pas à passer à l’Assemblée.
Alors s’il y a des fêtes, on le sait maintenant de manière quasi certaine, il y a loi spéciale, ça a encore été confirmé à la conférence des présidents ce matin où la seule discussion c’était la date qui pourrait être le lundi 22 décembre si la CMP n’est pas conclusive voire le 23 si la CMP est conclusive mais battue.
Éric Coquerel, député « La France insoumise » et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, le 16/12/2025
Loi spéciale, 49.3… Composez votre menu
Mardi, dans les couloirs, Pure Politique a taillé la bavette avec plusieurs responsables politiques. Voici ce qui nous a été expliqué en off : Le bloc central est prêt à voter le budget, mais à condition que les socialistes s’abstiennent. Faute de quoi, on risque de se retrouver dans la même situation qu’il y a un mois : il ne s’était trouvé qu’un seul député pour voter en faveur de la partie recettes du budget.
Mais pour s’abstenir, les socialistes exigent 10 milliards de plus de recettes fiscales et 10 milliards d’économies en moins. Pas sûr qu’il y ait un chemin pour reprendre l’expression en vogue. Le péage est hors de prix pour le gouvernement et la droite. Qui plus est, l’éventuelle abstention des socialistes ne suffira pas. Pour que le budget soit adopté, il faudrait encore que les Écologistes s’abstiennent. Ce qui n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant.
Bref, le scénario d’une loi spéciale permettant de lever l’impôt apparaît comme le plus probable. La discussion budgétaire se poursuivrait alors en janvier, voire en février.
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