L’assistanat des entreprises, ça suffit !

On va beaucoup parler chiffres dans les jours à venir. Mardi prochain, François Bayrou présentera les orientations retenues pour le budget 2026. Discours apocalyptique sur la dette et culpabilisation générale en vue.

Le Premier ministre plaidera pour la réduction des dépenses publiques. Et justifiera ainsi le coup de rabot général d’une année blanche budgétaire.

Un manque à gagner fiscal de 60 milliards

Mais il se gardera bien d’évoquer deux chiffres. Celui de la réduction des impôts engagée depuis 2017. Le manque à gagner s’élève chaque année à 60 milliards selon la Cour des comptes.

Le second chiffre concerne les grandes entreprises (plus de 1000 salariés et un chiffre d’affaires au moins égal à 450 millions). Un récent rapport du Sénat chiffre à 211 milliards les aides perçues par ces groupes. Que ce soit sous forme d’exonérations fiscales, sociale, de subventions ou d’aides de la Banque publique d’investissements.

À titre de comparaison, le budget de l’Éducation nationale s’élève à un peu plus de 88 milliards en 2025. Et celui de la défense à 50 milliards et des poussières.

L’aide aux entreprises, premier poste de l’État

L’aide aux entreprises reste ainsi le premier poste de dépense de l’État. Si l’État doit réduire ses dépenses, c’est bien par ce poste qu’il faut commencer.

D’autant que sur cette enveloppe de 211 milliards, 43 milliards de dépense fiscale ne font l’objet d’aucune évaluation. Pour le dire autrement, personne ne sait si ces exonérations sont d’une quelconque utilité.

Il ne s’agit pas de supprimer l’intégralité des aides aux entreprises. Pour rester compétitif, le tissu économique a besoin que la puissance publique l’appuie.

Mais on pourrait envisager deux mesures simples.

Rembourser les aides en cas de licenciements

D’abord, que les entreprises qui licencient remboursent les aides reçues les années précédentes.

Ensuite, que les aides soient converties en participation de l’État au capital des entreprises concernées au-delà d’un certain montant. Ce qui permettrait aux représentants de l’État de contrôler l’utilisation des fonds.

Au-delà, il convient de faire ménage. Selon le rapport du Sénat cité plus haut, il existe plus de 2000 dispositifs d’aide. Un maquis qui favorise la gabegie et les fraudes. Qui aura le courage de s’atteler à la tâche ?

Serge Faubert

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