Entre la santé des agriculteurs et le profit, le gouvernement a choisi

Est-il possible d’envisager que la protection de l’environnement et des personnes soit compatible avec les intérêts économiques des agriculteurs ? Que l’on puisse concilier protection sanitaire et production ? Que l’on puisse maîtriser les coûts sans pour autant s’empoisonner ? Le gouvernement semble croire qu’il faut choisir.

Écophyto 2030 sacrifié

Gabriel Attal a ainsi annoncé jeudi que le plan Écophyto 2030, qui devait être rendu public incessamment, était suspendu. Ce dispositif organisait la réduction de moitié de l’usage des pesticides d’ici 2030 (par rapport à la période 2015-2017).

Le plan Ecophyto 2030 prévoyait également des solutions alternatives aux 75 molécules qui constituent l’essentiel du marché.

Avant même que les mesures soient définitivement arrêtées, Écophyto 2030 avait été rejeté par les producteurs de grandes cultures comme les céréales, les betteraves ou les oléagineux. Les piliers de la FNSEA…

La responsabilité des pesticides dans des pathologies lourdes

Depuis une étude de l’Inserm de 2021, on connaît mieux les effets des pesticides sur la santé des consommateurs, mais aussi et surtout des agriculteurs. Aux risques des cancers sont venues s’ajouter des pathologies neurologiques, cognitives et respiratoires.

Au nom du profit, la FNSEA et le gouvernement sont tombés d’accord pour repousser aux calendes grecques la transformation écologique du modèle agricole français. 

Tour de passe-passe autour des indicateurs

Un nouvel indicateur, simplifié, a été promis par le gouvernement. Faute de recul sur les années précédentes, ce changement de thermomètre ne permettra pas de mesurer l’évolution de la consommation de pesticides. C’est bien l’objectif caché de ce moratoire.

C’est une régression coupable. Plutôt que de stopper la concurrence des produits étrangers, produits dans des conditions sanitaires et sociales insuffisantes, voire scandaleuses, le gouvernement Attal a préféré sacrifier les avancées écologiques de ces dernières années. Les gesticulations d’Emmanuel Macron autour du traité Mercosur n’abuseront que ses partisans.

D’autres gouvernements reviendront un jour sur ce renoncement dicté par la proximité des élections européennes. Mais, d’ici là, combien d’exploitants et combien de consommateurs auront été victimes de cette chimie mortifère ? Les responsables d’aujourd’hui s’en moquent bien. Une partie ne sera plus aux commandes. Et l’autre parie sur l’oubli des Français.

Serge Faubert

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