La dégradation du climat social pourrait bien prendre de vitesse les échéances politiques. C’est du moins l’analyse que fait Jean-Luc Mélenchon du moment présent.
Le 23 mai 2024, le FMI écrit sur la France : “De nouvelles mesures de consolidations budgétaires sont recommandées à moyen terme, en commençant dès 2024, afin de ramener la dette sur une trajectoire descendante”. Trajectoire descendante. Il faut que ça baisse. Donc là ce n’est pas le couteau à beurre qui va être utilisé pour y arriver. Ces gens-là, nous les avons sur le dos. C’est pourquoi vous ne devez pas penser autrement qu’en vous préparant au choc social que cette situation va générer.
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, le 4/10/2024
Un choc social qui pourrait déboucher, sait-on jamais, sur un chaos institutionnel. Chaos qui amènerait le président de la République à démissionner. Et le leader insoumis à se porter candidat à sa succession. Qu’en pensent ses alliés du NFP ? Le leader des insoumis a sa petite idée sur le sujet.
Nous avons des alliés qui ont cette particularité d’attirer personne. Et qui pensent que c’est en nous tapant qu’ils vont séduire la bonne société. Mais non, ils ne font qu’égarer les gens. Vous les avez entendu : “Nous, nous sommes une force de gouvernement, eux c’est de la posture”. Bon, vous êtes une force de gouvernement.
Quel genre de gouvernement ? Quel est votre programme ? Ah vous n’en avez pas. Votre programme se résume en deux mots : à bas Mélenchon. Ils perdent leur temps, mais ils nous font perdre du temps. Nous avons besoin d’une alliance cohérente. Et vraiment, c’est décevant de devoir mener cette bataille.
Vous avez remarqué, nous ne déclenchons jamais aucune polémique. De temps à autre, on répond. De temps à autre.
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, le 4/10/2024
“Nous ne déclenchons jamais aucune polémique” dit Jean-Luc Mélenchon. C’est sans doute pour cette excellente raison qu’une partie de la gauche envisage l’avenir sans lui.
Raphaël Glucksmann prend le large
Ce week-end, à la Réole, aimable village de Gironde, Raphaël Glucksmann a réuni les adhérents de Place publique. Fort de ses 13,83 % aux européennes, le député européen prépare d’éventuelles élections législatives en 2025. Lui aussi…
Place publique entend présenter un candidat dans chacune des 577 circonscriptions. Le mouvement tourne ainsi le dos à tout projet de candidature commune sur le modèle du Nouveau Front Populaire. Parmi les invités de Raphaël Glucksmann figure le député Sacha Houlié qui siège désormais parmi les non-inscrits. Ce macroniste défroqué travaille aujourd’hui à la création d’un groupe parlementaire social-démocrate à l’Assemblée nationale. Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie était également de la partie. Selon ce que nous en rapporte le Figaro, elle ne veut plus entendre parler d’un accord avec les insoumis. L’inverse eut été étonnant.
On pouvait encore croiser Clément Beaune, l’ancien ministre de l’Europe puis des Transports. Il pourrait rallier Place publique. Comme l’a fait avant lui l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, élu député des Yvelines sous l’étiquette Nouveau Front Populaire. Dire qu’il y avait autant de ministres de gauche au gouvernement et qu’on ne s’en était pas rendu compte…
Le seul à ne pas avoir été invité, c’est Olivier Faure, le Premier secrétaire du parti socialiste. Sans doute est-il coupable de vouloir préserver l’union de la gauche malgré les assauts combinés de la droite de son parti et de la France insoumise. L’union, c’est surtout prendre des gnons.
Soyez le premier à commenter