C’est ce jeudi que les adhérents du PS vont commencer à voter sur les motions qui leur sont soumises et surtout sur le nom du futur Premier secrétaire.
Ils devront trancher entre l’actuel patron du parti, Olivier Faure, député de Seine et Marne, la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy et le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. Ce dernier a l’appui d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, de Carole Delga, la présidente de la région Occitanie et de Valérie Rabault, députée du Tarn et Garonne, vice-présidente de l’Assemblée nationale.
La NUPES, pomme de discorde
Vendredi soir, les trois prétendants se sont retrouvés sur France info pour l’unique débat de cette campagne interne. Confrontation qui a confirmé que le principal clivage était bien la décision prise par Olivier Faure d’engager le PS dans la Nupes.
Jean-Luc Mélenchon théorise le bruit et la fureur, et l’apport des voix du Rassemblement national. Il faut que les socialistes soient en capacité de gouverner, et pour cela ils ne peuvent pas être associés au bruit et à la fureur de LFI.
Vif échange autour des votes de l’extrême droite
Affirmation qui a entraîné une prise de bec avec Olivier Faure
Tu ne peux pas dire que tes collègues aient pu se compromettre avec l’extrême droite.
Hélène Geoffroy a aussitôt battu en retraite :
Je n’accuse pas le PS de collusion. Mais c’est La France insoumise qui donne le ton.
Le « en même temps » de Nicolas Mayer-Rossignol
Du côté de Nicolas Mayer-Rossignol, la conduite à tenir envers la NUPES est beaucoup plus floue. Il n’envisage pas de quitter la coalition. Mais il n’entend pas vraiment y rester.
L’accord Nupes, c’était d’abord un accord électoral pour sauver certaines circonscriptions. Et je regarde que cet accord a été perdant, puisque M. Mélenchon n’est pas Premier ministre. (…) La Nupes, c’est un cadre utile à l’Assemblée nationale pour que les différents groupes se parlent. C’est un intergroupe : pas plus, pas moins.
En lieu et place de la Nupes, le maire de Rouen plaide pour des « états généraux de la transformation sociale écologique ». Proposition dont on a bien du mal à voir avec qui elle se mettrait en place, puisque écologistes et insoumis sont déjà dans la Nupes. Nicolas Mayer- Rossignol a alors invoqué l’absence du parti radical de gauche de la Nupes pour justifier la nécessité de ces états-généraux.
La réponse d’Olivier Faure a été assez cinglante :
Je ne sais pas comment on peut être à la fois dedans et dehors. (…) La Nupes est un récit en construction, (…) une volonté commune de chercher loyalement ensemble le chemin qui nous permet d’avancer. »
La stratégie de LFI menacée
Derrière cet affrontement autour de la Nupes, c’est l’avenir de cette dernière qui se joue. Si Olivier Faure est écarté, le PS quittera à plus ou moins long terme la coalition électorale. Et ce ne sont pas les écologistes qui se préparent à faire cavalier seul aux élections européennes qui sauveront l’attelage. C’est paradoxalement la stratégie de la France insoumise qui se joue aussi dans ce vote des militants socialistes.
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