Pauvreté galopante : les Restos du Cœur n’y arrivent plus

Jean-Yves Troy (à gauche), délégué général des Restos du cœur, auditionné par la commission des Finances de l’Assemblée nationale, le 4 octobre 2023. ©Assemblée nationale

Mercredi 4 octobre, la commission des Finances de l’Assemblée auditionnait Jean-Yves Troy, délégué général des Restos du cœur. Il y a quelques semaines, le président de l’association, Patrice Douret, avait alerté l’opinion et les pouvoirs publics sur l’augmentation brutale du nombre de personnes qui venaient chercher une aide auprès des Restos. 

La ministre des Solidarités, Aurore Bergé, et des entreprises ont fait un geste. Mais ces efforts restent insuffisants. Écoutez, Jean-Yves Troy. La situation est catastrophique.

« Nous allons refuser du monde »

Ça veut dire qu’à partir de novembre, nous allons refuser du monde. Nous allons refuser du monde pour la première fois de l’histoire des Restos du cœur. Cette hausse massive et brutale n’était jamais arrivée. Elle avait été constatée en 2008 suite à la crise financière, mais de manière beaucoup plus lente. Là, ce qui surprend tout le monde, c’est le côté massif et brutal de cette crise. Donc à partir de novembre, nous allons baisser les dotations du nombre de personnes, nous réduisons aussi les critères, les critères d’accès à l’aide alimentaire. […] Pour boucler le budget actuellement, sur l’année en cours, même avec ces mesures de restrictions, c’est ce montant de 35 millions dont a parlé notre président qui nous manquait pour boucler le budget en cours, mais ça ne veut pas dire que nous avons trouvé la solution pour les années à venir. On a deux grandes inconnues qui nous inquiètent en interne, c’est l’appel à la générosité du public, il y a eu un appel des Restos et il y a des réponses des entreprises, et on les remercie, il y a eu des réponses du grand public, mais est-ce que cette générosité va être là aussi en décembre ? Ça c’est la première question. Et la deuxième question c’est que quand on regarde nos suivis d’activité et nos statistiques, on ne voit pas de baisse. Ce qui veut dire que même en réduisant les critères d’accès à partir de novembre, on a une grande inconnue sur le fait que finalement il y aura peut-être plus de personnes qui vont se présenter quand même aux Restos et qui seront, j’allais dire, éligibles selon nos critères.

Jean-Yves Troy, délégué général des Restos du cœur, commission des Finances de l’Assemblée nationale, 4 octobre 2023

Vous avez bien entendu. Malgré des conditions d’accès plus restrictives, le nombre de bénéficiaires reste équivalent, ce qui veut dire que la pauvreté galope. Mais bon, tant qu’on a de quoi sustenter Charles III et un bataillon de parasites à Versailles, tout va bien.

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