Marlène Schiappa, playmate du gouvernement

Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, à l’Assemblée nationale, le 6 décembre 2022. ©Assemblée nationale

Après Olivier Dussopt dans Têtu et Emmanuel Macron dans Pif, Marlène Schiappa sera dans l’édition de Playboy, ce jeudi 6 avril. Pour ceux à qui cela aurait échappé, c’est-à-dire à peu près tout le monde, Marlène Schiappa est secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. Ce gouvernement a décidément un sens de l’à-propos particulièrement développé. Le pays est en situation d’insurrection larvée, mais nos dirigeants font dans le disruptif. 

Playboy, pour ceux qui l’ignoreraient encore, c’est ce qu’on appelait un magazine de charme ou un magazine licencieux dans les années soixante-dix. L’envahissement d’internet par la pornographie l’a ramené au rang d’aimable publication romantique capable d’émoustiller un collégien acnéique, mais certainement pas son grand frère. Il n’en reste pas moins que s’il est un lieu où la femme est réduite au rang d’objet, c’est bien celui-là. Qu’est donc allée faire Marlène Schiappa dans cette oasis d’un monde oublié ?

Élisabeth Borne n’a guère apprécié

Est-ce que Marlène Schiappa est connue pour avancer, pour mettre la lumière sur les enjeux liés au corps des femmes, liés aux droits des femmes ? Je crois que oui. Est-ce que le magazine Playboy est connu pour promouvoir le sujet du droit des femmes et le rapport au corps des femmes ? Je crois que non. Donc il est important que nous puissions aussi adresser ces sujets dans ce magazine. Il ne s’agit pas de poser nue.

Prisca Thévenot, députée des Hauts-de-Seine et porte-parole de Renaissance, Franceinfo, 1er avril 2023

C’était donc ça. N’écoutant que son courage, la secrétaire d’État est allée porter la contradiction en territoire ennemi. Un sacrifice qu’Élisabeth Borne n’a guère apprécié. Elle l’a fait savoir à l’intéressée par un coup de téléphone assez sec. Au passage, on remarquera que cette exposition médiatique tapageuse de la secrétaire d’État tombe à pic pour faire diversion.

Fonds Marianne suspect

Mercredi dernier, Marianne et l’émission « L’Œil du 20 heures » de France 2 ont braqué leurs projecteurs sur un discret fonds gouvernemental lancé par Marlène Schiappa. À l’époque, elle était ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur. Doté de 2,5 millions ce fonds, ce fonds baptisé Marianne – rien à voir avec l’hebdo – avait pour objectif de lutter contre la radicalisation en ligne. Autrement dit, le cyberdjihadisme. Mais il semble que les subventions distribuées aient surtout bénéficié aux dirigeants des associations qui les ont reçues.

L’Inspection générale de l’administration est saisie, et le ministère de l’Intérieur pourrait adresser un signalement au procureur de la République.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.