Manifestation contre la réforme des retraites : la police en roue libre

Policiers lors de la manifestation contre la réforme des retraites, samedi 11 mars, avenue Daumesnil à Paris. ©Purepolitique

Le gouvernement parie sur le pourrissement de la mobilisation sociale. Mais il semble qu’il tente également de pourrir les manifestations. On en avait déjà eu un aperçu mardi 7 mars à Paris avec des charges répétées des forces de l’ordre contre des manifestants en train de se disperser place d’Italie. Samedi 11 mars, à Paris, la manifestation était une nouvelle fois précédée par une nébuleuse d’éléments cherchant à en découdre avec la police. Le scénario est connu : on incendie une poubelle, on casse une vitrine, les forces de l’ordre interviennent et se font caillasser, les perturbateurs s’enfuient comme une volée de moineaux. 

Mais le comportement des forces de l’ordre, loin de rétablir le calme, a rajouté du désordre au désordre. Pour le dire autrement, les black blocs ont servi de prétexte commode à des unités de police pour casser du manifestant. D’abord à Bastille où un cordon de CRS a longuement barré le passage du cortège syndical en faisant monter la tension inutilement. Avenue Daumesnil, ensuite. Une compagnie d’intervention charge sans ménagement l’avant cortège. Il ne s’agit pas d’interpeller des éléments violents, mais bien de tabasser tout le monde. Une punition collective. Pour preuve, ces individus laissés au sol, à moitié assommés. S’ils ne sont pas embarqués, c’est donc qu’il n’y avait pas de raison légitime de faire usage de la force.

Alibi pour un matraquage en règle

Même les journalistes ont eu droit à leur ration. « C’est la presse ! C’est la presse ! » « Ta gueule », répond ce sympathique fonctionnaire en braquant son LBD dans notre direction. Que dire encore de ce manifestant piétiné avant d’être abandonné par la compagnie d’intervention qui se replie. Quelques instants plus tard, c’est un énième feu de poubelle, une centaine de mètres en amont du cortège, qui sert d’alibi au matraquage en règle du premier rang de la manifestation. La même compagnie d’intervention entreprend ensuite de bloquer la progression du cortège syndical. Mauvaise idée. La foule enfonce le cordon de police, soudain moins téméraire.

Quelques incidents mineurs émailleront encore la manifestation jusqu’à la dispersion, place de la Nation. Ce choix d’aller systématiquement au contact des éléments violents, sans considération pour les autres manifestants, aggrave les situations. Elle se soldera tôt ou tard par un drame. À croire que c’est ce que recherche le préfet Laurent Nuñez, qui se montre en cela fidèle au déplorable préfet Lallement.

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