La manifestation contre les violences policières a peu réuni

Céline Verzeletti (à gauche), secrétaire confédérale de la CGT, et Mathilde Panot (à droite), députée du Val-de-Marne et présidente du groupe LFI-Nupes, lors de la marche contre les violences policières, à Paris, le 23 septembre 2023. ©Purepolitique

À Paris, le 23 septembre, ils étaient 9 000 pour la police et 15 000 selon les organisateurs. Une participation très modeste pour une manifestation préparée depuis plusieurs semaines. 

Oui, nous marchons contre les violences policières, contre le racisme systémique, pour la justice sociale et surtout aussi pour les libertés qu’elles soient publiques ou syndicales. Parce que, oui, nous ne voulons plus d’une police qui violente, qui violente les personnes que ça soit dans les cités, dans les quartiers, que ce soit aussi dans les manifestations.

Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, 23 septembre 2023

À l’échelle du pays, ces différentes marches n’ont rassemblé que 31 000 participants selon le ministère de l’Intérieur, et 80 000 selon les organisateurs. La faute à qui ? Sans doute à la désunion et à l’absence du Parti communiste et du Parti socialiste, comme le regrette cette parente d’un jeune tué lors d’un contrôle routier.

Craintes des socialistes et communistes

Il est fort dommage que la gauche ne se soit pas rassemblée dans sa majorité. Il est fort dommage que le Parti communiste ait décidé de ne pas être là parce qu’il ne voulait pas entendre certaines phrases. Il est fort dommage que le Parti socialiste nécessite de faire une convention pour décider si oui ou non, en novembre, il y a un dysfonctionnement dans la police.

Samia El Khalfaoui, tante de Souheil El Khalfaoui, tué lors d’un contrôle routier en 2021, 23 septembre 2023

Mais certains discours ont semblé conforter les craintes des socialistes et des communistes. 

J’aimerais rajouter un petit mot et un mot que nous allons porter avec hauteur et avec force. Il y a des personnes ici qui ont dit que l’abaya ne serait pas prononcée, que le mot « abaya » ne ferait pas partie de cette marche. L’abaya fait partie de cette marche. La liberté. La liberté de tout le monde, la liberté de s’habiller, la liberté de s’exprimer, la liberté de circuler fait partie de tout le monde. On marchera pour l’abaya, on marchera contre l’islamophobie. Et ce sont des mots qui seront prononcés ici.

Assa Traoré, Comité vérité et justice pour Adama, 23 septembre 2023

« Nous ne sommes pas vos adversaires »

Sandrine Rousseau interpelle les policiers à distance.

À chaque fois qu’on utilise la police pour mater des révoltes sociales, on dévoie la fonction même de service public de cette police. Alors je voudrais dire aux 30 000 policiers qui sont déployés aujourd’hui que nous ne sommes pas vos adversaires mais que par contre vous avez une mission de service public et d’égalité à remplir et que nous veillerons, avec nos écharpes, à ce que ce soit le cas.

Sandrine Rousseau, députée EELV-Nupes de Paris, 23 septembre 2023

Quelques incidents ont émaillé le défilé. Un groupe black bloc s’en est pris à une agence de la Caisse d’épargne. Un peu plus tard, c’est un véhicule de police qui est caillassé. Bloqué dans la circulation, il est dégagé par une intervention de la BRAV-M. Un des fonctionnaires de police est sorti du véhicule et a braqué son arme de service en direction des assaillants. 

Le cortège s’est ensuite dispersé Place de Clichy sans autre incident. Cette manifestation, qui survient trois mois après les émeutes du début de l’été, aura-t-elle un lendemain ? Il faudra sans doute trouver des mots d’ordre plus rassembleurs pour que le message passe.

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