
Combien de temps encore devrons-nous supporter François Bayrou ? Jusqu’à quand faudra-t-il endurer cette succession de stratagèmes grossiers pour gagner, ici trois mois, là deux semaines ? Avec pour toile de fond, le déni permanent du réel et une absence totale de vision pour la France. Mardi, la question sera posée à la représentation nationale d’en finir avec l’immobilisme. Les députés se prononceront sur la motion de censure déposée par les socialistes.
Nous souhaitons que François Bayrou ne soit plus Premier ministre et qu’il y ait un véritable changement. Qu’est ce qu’il se passe depuis que Bayrou est à Matignon ? Il ne se passe rien.
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, le 29/06/2025
A gauche, tout le monde votera la censure. En revanche, du côté du Rassemblement national, on nage en pleine incohérence.
La dissolution est nécessaire dès que possible. Il faut que le président de la République donne la parole aux Français.
Sébastien Chenu, député « Rassemblement national », le 29/06/2025
Le Rassemblement national sauve encore une fois François Bayrou
Pour hâter la dissolution qu’il appelle de ses vœux, le Rassemblement national devrait voter la motion de censure. Qui veut le plus peut le moins. Eh bien non. Pas question de voter avec la gauche qui veut revenir à un départ à 62 ans alors que la droite veut aller au-delà des 64 ans.
Le rendez-vous, il est en octobre, d’autant que François Bayrou intègrera ses propositions de modification budgétaire sur les retraites dans le PLFSS, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale à la rentrée.
Sébastien Chenu, député « Rassemblement national », le 29/06/2025
Du coup, François Bayrou ne s’est pas privé de fanfaronner. Écoutez-le commenter la motion de censure.
C’est une blague. Le Parti socialiste ne fait pas une censure sur la question de l’inscription du texte législatif. Ils font une censure pour montrer qu’ils sont dans l’opposition.
François Bayrou, Premier ministre, le 29/06/2025
Le joker de la proportionnelle
Mais l’essentiel n’est pas là. Pour survivre au débat budgétaire, le Premier ministre à un nouveau tour dans son sac : la proportionnelle. On le sait, celle-ci avantagera le Rassemblement national. Le modèle retenu par François Bayrou est en effet celui de 1986 : la proportionnelle intégrale à un seul tour. Dans cette hypothèse, il n’y a plus de front républicain et de désistement. Chacun se présente sous ses couleurs et que le meilleur gagne. La discussion de ce projet de loi était prévue pour le mois de septembre. Mais le Premier ministre vient de la repousser.
Si le Rassemblement national renverse François Bayrou à l’automne, le projet de loi sur la proportionnelle disparaît avec le gouvernement. Le Premier ministre espère que le Rassemblement national y réfléchira à deux fois avant de le censurer. Une assurance-vie, en quelque sorte. Dans les Pyrénées, on appelle ça emboucaner les gens. Autrement dit, les embrouiller. Avec François Bayrou, on n’est jamais déçu. La combinaison à la petite semaine est toujours au rendez-vous.
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