L’intervention du président de la République, mardi soir, sur TF1 devrait attirer un peu plus d’audience que d’ordinaire. D’abord, parce que les menaces internationales appellent un point de situation. Sur ce terrain-là, Emmanuel Macron a plutôt été à la hauteur. L’escalade avec Donald Trump est, pour l’instant, stoppée. Contre la Russie, le bras de fer se poursuit. Mais les espoirs de cessez-le-feu ne sont pas enterrés.
Revenir en grâce et reprendre la main sur le débat national
Le chef de l’État entend maintenant réinvestir le fruit de son activisme au niveau national. Le regain de popularité est faible, mais il est réel. Au moment où le Premier ministre est affaibli, à la fois par le scandale de Betharram et les mauvais indicateurs économiques, Emmanuel Macron espère revenir en grâce auprès des Français.
Un ou plusieurs référendums
Il y aura donc des annonces mardi. Vraisemblablement autour d’un ou plusieurs référendums qui seraient organisés le même jour. Les questions qui pourraient être posées restent, pour l’heure, inconnues. Mais les Français pourraient être amenés à se prononcer sur les finances publiques, la réorganisation territoriale ou l’instauration de la proportionnelle. Les retraites, c’est une autre histoire. Quant à l’immigration, l’article 11 de la Constitution ne permet pas de l’inclure dans les questions posées.
Casting à 360 degrés
Pour interroger le président, TF1 a prévu un panel de personnalités : la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, le maire de Béziers Robert Ménard, le roi du muscle et de Youtube Tibo InShape, l’ultralibérale Agnès Verdier-Molinié et la journaliste Salomé Saqué. Chacun des intervenants échangera avec le président pendant 15 minutes.
Cet éventail de sensibilités devait permettre à Emmanuel Macron de s’adresser à tous les publics sans prendre trop de risques. Les éléments de langage sont déjà prêts et le chef de l’État est plutôt bon comédien.
Introduire de nouvelles lignes de partage
Ce sont donc les annonces qui seront déterminantes. Et l’équation n’est pas simple. Comment convoquer un référendum sans que celui-ci tourne aussitôt la sanction du pouvoir. Il faut trouver une question qui transcende les clivages habituels. En 2005, le référendum sur la Constitution européenne avait réussi à partager le pays entre souverainistes et européistes. Fracture qui parcourait aussi bien la droite que la gauche.
Plus rassemblement, le chef de l’État va mélanger les questions clivantes avec des propositions plus consensuelles. Ce qui lui permettrait de brouiller le message national de cette consultation. Un grand numéro de prestidigitation se prépare.
Serge Faubert
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