Le bouffon de Notre-Dame

Même le Pape n’a pas voulu se prêter à cette opération de communication. Si l’on peut se féliciter que Notre-Dame, ce chef-d’œuvre du gothique, ait retrouvé son lustre, qui peut être dupe de l’opération de communication à laquelle se livre Emmanuel Macron ? C’est son moment. C’est sa parade. Comme s’il espérait qu’un peu de transcendance vienne habiter le vide de son être.

Emmanuel Macron n’incarne rien. Ni le peuple, ni l’histoire, ni le sacré. « Je suis le dernier des grands présidents, avait dit François Mitterrand au crépuscule de sa vie. Après moi, il n’y aura plus que des financiers et des comptables ». Nous y sommes.

Bâtisseur de cathédrale

Comme il l’avait fait avec les Jeux olympiques, le président de la République convoque l’événement à son service. Le voici bâtisseur de cathédrale après avoir été le roi du stade. Qu’importe la crise sociale, économique et institutionnelle qui se joue depuis plusieurs mois. Ce sont là des peccadilles qui n’intéressent que le vulgaire. Emmanuel Macron, lui tutoie les dieux de l’Olympe et du christianisme.

Chic, une messe

Comment l’obligation laïque pourrait-elle s’appliquer à un tel personnage ? Il n’est guère que les mauvais coucheurs, dont fait partie l’auteur de ces lignes, pour s’émouvoir que l’incarnation de la République laïque assiste à une messe. Ce fut déjà le cas à Marseille, c’est à nouveau le cas à Paris.

Qu’il s’exprimât sur le parvis de la cathédrale après une déambulation dans le bâtiment aurait suffi. Les conditions météo l’en ont décidé autrement, nous dit-on. Soit. Est-ce une raison pour assister à un office religieux ?

Hanoukka, on est là

Il est vrai qu’il y a très exactement un an, le chef de l’État transformait l’Élysée en synagogue en allumant une bougie avec le grand rabbin Haïm Korsia pour la fête d’Hanoukka.

Des méchantes langues objecteront qu’il attend peut-être une illumination. Celle qui le sauvera – et nous avec – du désastre dans lequel s’enfonce son second mandat. Car il entend bien rester jusqu’au bout, tel la moule accrochée à son rocher.

Cour des miracles à l’Élysée

Dieu va-t-il lui souffler le nom du prochain Premier ministre ? Déjà certains confrères d’une chaîne bolloréenne n’hésitaient pas, ce samedi, à parler de miracle devant le spectacle de Zelensky, Macron et Trump sur le perron de l’Élysée. À ce compte-là, le procès en béatification d’Emmanuel Macron ne saurait tarder. Pourvu que François – celui du Vatican – nous en préserve.

Serge Faubert

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