Et si la droite revenait au pouvoir ?

La droite se prend à rêver. Pour la première fois depuis le départ de Nicolas Sarkozy, elle peut espérer revenir à l’Élysée. Ces dernières années, son espace s’était réduit comme peau de chagrin. Mais le crépuscule macroniste et l’incertitude autour de la candidature Rassemblement national pour 2027 a ouvert un espace. Certes, il y a déjà du monde, à commencer par Édouard Philippe. Mais la popularité nouvelle de Bruno Retailleau – il est monté jusqu’à 35% dans les différents baromètres – pourrait contrarier les ambitions du maire du Havre.

Retailleau président

Sauf accident, le ministre de l’Intérieur devrait devenir dimanche soir le nouveau président du parti « Les Républicains ». Son rival, Laurent Wauquiez, n’aura qu’à s’en prendre à lui-même. Michel Barnier lui avait proposé le ministère des Finances. Mais le député de Haute-Loire avait refusé. C’était l’Intérieur ou rien. Ce fut rien, Barnier ayant préféré Bruno Retailleau pour la place Beauvau.

En phase avec l’opinion

En quelques mois, le Vendéen est devenu une des figures les plus populaires du gouvernement. Ses prises de position clivantes sur Mayotte, l’Algérie ou l’immigration ont rencontré un écho dans la population. En regard, Wauquiez est devenu inaudible. Le premier est dans l’action, le second est dans le commentaire. Et pour se faire entendre, il est obligé d’aller toujours plus loin dans la caricature.

Ces dernières semaines, cependant, la popularité de Bruno Retailleau s’est légèrement effritée. Les résultats ne sont pas à la hauteur des promesses. Le narcotrafic prospère et les relations avec l’Algérie continuent de se dégrader. La campagne pour la présidence des LR terminée, il lui faudra prouver qu’il fait mieux que ses prédécesseurs.

Le pont avec les électeurs du RN

Il n’empêche. Bruno Retailleau reste le seul qui puisse récupérer les électeurs de droite partis chez Marine Le Pen. Car il leur promet de mener quasiment la même politique, avec, en plus l’expérience du pouvoir.

Cette légitimité rassure. Surtout lorsque se profile la candidature d’un néophyte comme Jordan Bardella.

L’aspirateur macroniste

La droite dure est-elle soluble dans le macronisme ? Oui, martèle Laurent Wauquiez depuis des semaines. C’est même son principal argument contre son rival. Tôt ou tard, il devra choisir entre sa solidarité avec le gouvernement et sa fidélité à sa famille politique.

Mais François Bayrou, Premier ministre sans majorité, est-il en mesure d’imposer quoi que ce soit à son ministre de l’Intérieur. N’est-ce pas lui, plutôt, qui est tributaire de Bruno Retailleau ?

Tant que ce rapport de force demeure, l’ancien sénateur de Vendée peut dire et faire à peu près tout ce qu’il veut. Il en a bien l’intention.

Serge Faubert

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