Dans un an, on vote

On l’a un peu perdu de vue, mais dans un an, à peu près à la même date, se dérouleront les élections municipales. 

S’agira-t-il d’une répétition générale avant la présidentielle de 2027 ? Pas vraiment. En 2020, lors des précédentes municipales, le PS et les Républicains avaient maintenus la plupart de leurs positions. Pourtant, deux ans plus tard, leurs candidats à la magistrature suprême ont été balayés.

Néanmoins, les résultats dans les 283 villes de plus de 30 000 habitants (dont 42 villes de plus de 100 000 habitants) seront regardés avec attention. Ils donneront une indication sur les tendances nationales. Avec un certain flou.

Les enjeux locaux primeront

Car plus la scène politique nationale sera confuse – et elle l’est déjà sacrément – plus les enjeux locaux prendront le pas. La sécurité, la gratuité des transports, la mixité sociale et la santé vont jouer un rôle important dans le débat.

S’y ajouteront les conséquences de deux lois. Le « zéro artificialisation nette » qui impose de rendre à la nature autant d’hectares que ceux nouvellement construits et les 25 « zones à faibles émissions » (ZFE) qui écarte les véhicules polluants. 

Démissions en masse dans les conseils municipaux

Mais y aura-t-il assez de candidats ? Les chiffres sont affolants : depuis les élections de 2020, 2 400 maires ont démissionné et 57 000 sièges de conseillers municipaux sont vacants.

Enfin, qu’en sera-t-il de l’abstention ? En 2020, elle était montée à 58 %, crise du Covid oblige.

Nonobstant, l’ensemble des états-majors est déjà sur le pied de guerre avec des objectifs bien différents.

Le RN veut s’acheter une réputation de gestionnaire

Pour le Rassemblement national, qui ne détient qu’une ville de plus de 100 000 habitants (Perpignan), il s’agit de crédibiliser ses capacités de gestionnaire.

Le mouvement de Marine Le Pen lorgne ainsi sur Toulon, Nîmes, Narbonne, Carcassonne, Calais, Lens, Menton et Avignon. Seules les deux premières villes apparaissent à sa portée. Ainsi que plusieurs arrondissements de Marseille.

Les Écologistes ont constitué la grande surprise de 2020. 11 maires élus dans des villes de plus de 30 000 habitants. Sans oublier la réélection d’Éric Piolle à Grenoble. 

Les Écologistes n’ont plus le monopole de l’écologie

Rançon de ce succès, ils n’ont plus le monopole du discours écologiste. À gauche, le PS et LFI leur disputent désormais le sujet. Leur mauvais score aux élections européennes semble le confirmer. 

La France insoumise compte s’implanter dans les 31 villes de plus de 10 000 habitants où le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a passé la barre des 40 % de voix aux dernières européennes. Seul objectif d’envergure, Toulouse où le député François Piquemal s’est déclaré candidat.

L’émergence d’un front électoral anti LFI

Ce n’est pas gagné, à en juger par l’échec retentissant de Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges en février dernier. Lors des élections législatives de 2024, le député avait obtenu plus de 60 % des suffrages. Il aurait dû l’emporter d’autant que le deuxième tour a donné lieu à une triangulaire. Cela n’a pas été le cas. Les abstentionnistes de droite sont venus faire barrage au second tour. Attestant ainsi de l’émergence d’un front anti LFI.

SI les ambitions des insoumis risquent d’être déçues, elles peuvent en revanche faire trébucher bien des maires socialistes. A Marseille, Lille, Montpellier, Rennes et Paris, la partie s’annonce serrée. Tout va dépendre des alliances avec les Écologistes. Iront-ils vers le PS ou bien LFI ?

Renaissance s’efface 

Les Républicains espèrent maintenir leur socle municipal. Mais d’élections en élections, il se rétrécit. La guerre des chefs entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez n’arrange rien.

La seule certitude en fin de compte, c’est l’échec annoncé de Renaissance. En sept ans, le mouvement macroniste n’est pas parvenu à s’enraciner. Ce n’est qu’à la faveur d’une stratégie d’alliance nationale qu’il est parvenu à engranger quelques municipalités. 

On ne peut écarter l’hypothèse que des élections législatives viennent s’intercaler dans le calendrier. Ce qui placerait le pays en campagne électorale permanente. Mais ne l’est-il pas déjà depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et la motion de censure qui a eu raison de Michel Barnier ?

Serge Faubert

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