Il y a quelque chose de fascinant dans la séquence que nous traversons. En quelques jours, le macronisme s’est effondré comme un château de cartes. Qui aurait pu le prévoir ?
Le régime a survécu à la crise des Gilets jaunes, à celle du Covid, aux deux mobilisations contre les réformes des retraites et aux émeutes de l’année dernière. On a connu pouvoir moins solide dans l’histoire du pays.
Le basculement
Pourtant, la simple annonce du retour devant les électeurs aura suffi à faire disparaître cet ordre ancien. Comme il y a 35 ans, l’ouverture des frontières entre les deux Allemagne avait précipité dans le néant la bureaucratie et l’appareil policier qui gouvernaient à l’Est.
La France d’Emmanuel Macron ne saurait être comparée à la dictature d’Erich Honecker, cela va de soi. En revanche, le basculement est aussi violent. D’un coup, le pays a cessé d’adhérer au discours et à la personne du président. Tout simplement, parce que les choix de celui-ci ont conduit les Français dans une impasse politique, institutionnelle et sociale.
Les rouleaux compresseurs
Dans une ambiance crépusculaire, le dernier carré des fidèles se délite, s’estimant trahi. Car la dissolution va contraindre nombre de députés du bloc présidentiel à renouer avec leur vie d’antan. Peu survivront au choc des rouleaux compresseurs, que sont d’un côté le Rassemblement national et de l’autre le Nouveau Front populaire. Il n’y a tout simplement plus de place pour le « en même temps » sur l’échiquier politique.
Les Français ont conscience qu’une nouvelle page s’ouvre. En témoigne l’augmentation des intentions de vote enregistrée par la plupart des instituts de sondage. Chacun mesure l’importance de son choix, tant l’espace qui sépare le RN et la gauche est abyssal. Oui, la France a rendez-vous avec son histoire le 7 juillet.
Serge Faubert
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