François Bayrou a donc été relaxé ce lundi 5 février dans le procès des assistants parlementaires du Modem rémunérés sur des fonds européens.
La justice a voulu considérer que le président du MoDem n’était pas au courant que ces assistants travaillaient en fait pour son parti. Même si dans ses attendus, le tribunal estime « probable que les actes commis par les cadres du parti centriste aient été réalisés avec l’autorisation de François Bayrou ».
Autorisation probable
En clair, les magistrats conservent un gros doute, quand bien même la preuve de la responsabilité du président du Modem n’a pas été rapportée.
A sa sortie de l’audience, le président du MoDem a déclaré :
Pour moi, évidemment, c’est un cauchemar de 7 années qui vient de s’achever. Et évidemment je pense au gâchis puisque pendant 7 années nous avons été, en fait, interdits de responsabilités.
Le retour aux responsabilités n’est pas du tout assuré. Si François Bayrou ressort blanchi – sous réserve d’un appel du parquet – son parti, en revanche a pris cher. Cinq anciens députés européens -Jean-Luc Bennahmias, Janelly Fourtou, Thierry Cornillet, Anne Laperrouze et Bernard Lehideux – se sont vu infliger de fortes amendes et une peine d’inéligibilité avec sursis. Le Modem a même été condamné, en tant que personne morale, à une amende de 300 000 €.
Exemplarité mise à mal
Il va être difficile à cet allié privilégié du parti présidentiel de donner des leçons de morale à la classe politique. Or c’était justement cette défense systématique de l’exemplarité en politique qui fondait l’identité du parti centriste. Aujourd’hui, il rejoint le club de plus en plus accueillant des tous pourris.
On voit mal, surtout, comment François Bayrou et ses amis seraient en mesure d’exiger une meilleure représentation du Modem au sein du gouvernement.
Dans les prochaines heures, une quinzaine de ministres délégués et secrétaires d’État doivent en effet venir compléter l’équipe des 14 ministres déjà en place.
Certes, Emmanuel Macron peut repêcher le patron du Modem à cette occasion.
Mais l’intérêt de la présence d’un François Bayrou affaibli n’est pas évident. Sauf s’il s’agit de neutraliser un allié qui pourrait se révéler remuant.
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