La journée du dimanche 2 avril a été plutôt rude pour la Nupes. Arrivée en tête du premier tour de l’élection législative partielle dans la première circonscription de l’Ariège, l’insoumise Bénédicte Taurine ne reprendra pas le chemin de l’Assemblée. Réélue en 2022 au terme d’un premier mandat, elle avait vu son élection être invalidée en janvier de cette année par le Conseil constitutionnel. Le candidat du Rassemblement national avait été pénalisé par une mauvaise distribution de ses bulletins.
La candidate officielle de la Nupes a été battue au second tour par une coalition hétéroclite emmenée par une socialiste dissidente, Martine Froger. Aux voix qui s’étaient portées sur cette dernière la semaine passée, sont venus s’ajouter des votes venus du camp macroniste, de la droite et de l’extrême droite. Martine Froger l’emporte ainsi haut la main sur Bénédicte Taurine avec 60,19 % des suffrages. Elle a été félicitée aussitôt par le numéro deux du PS, Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen.
Mais aussi par Stéphane Séjourné, le patron de Renaissance, Clément Beaune, le ministre des Transports ou Olivier Dussopt, le ministre du Travail. Même Julien Odoul, député du Rassemblement national, y est allé de son compliment.
« Victoire à la Pyrrhus »
Cette victoire pose un sérieux problème au patron du PS, Olivier Faure. Peut-il tolérer que le numéro deux de son parti, Nicolas Mayer-Rossignol, soutienne et se réjouisse de la victoire d’une candidate opposée à la candidate officielle de la Nupes ? Il y va de son autorité. Dans un communiqué publié hier soir, le PS dénonce « une victoire à la Pyrrhus qui n’ouvre aucune perspective pour la gauche puisqu’elle s’est construite dans une alliance avec les droites ».
Jusqu’à présent, le Premier secrétaire avait tenté de trouver un compromis avec le maire de Rouen et ses principaux soutiens, Bernard Cazeneuve, l’ancien ministre de l’Intérieur de François Hollande, et Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie. Faure va être contraint de faire le ménage car, sinon, ces trois-là ne vont pas tarder à lui montrer la porte.
Cassus belli avec La France insoumise
La question est maintenant de savoir où va siéger la nouvelle députée. Si le groupe socialiste venait à l’accepter dans ses rangs, ne serait-ce que comme apparentée, cela constituerait un casus belli avec La France insoumise. Nulle surprise donc à ce que des nostalgiques du hollandisme, comme le sénateur David Assouline ou sa collègue Marie-Pierre de la Gontrie, plaident en ce sens.
Aux dernières nouvelles, il semblerait que Martine Froger s’apprête à rejoindre le groupe LIOT qui compte déjà dans ses rangs un autre dissident socialiste, Laurent Panifous, lui aussi député de l’Ariège.