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Sainte-Soline : Gérald Darmanin incrimine les parlementaires présents

Le week-end dernier, plusieurs manifestations se sont déroulé à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, contre la construction de méga-bassines. La député EELV Lisa Belluco y a participé samedi 29 octobre et aurait reçu plusieurs coups de matraque par les forces de l’ordre présentes. La séquence fait parler à l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin se défend.

Ce week-end, la manifestation contre les bassines de Sainte-Soline a été largement commentée et fait oublier les débats autour des motions de censure et du 49-3. En tête du cortège, une centaine d’individus se sont livrés à des violences contre les forces de l’ordre. Jamais en retard d’une outrance, Gérald Darmanin a qualifié certains manifestants d’éco-terroristes. Hier matin, interpellé par des députés de la Nupes lors de son audition devant la commission des lois, il en a remis une couche. Le ministre de l’Intérieur a particulièrement ciblé les trois députés, deux écologistes et un LFI, qui ont participé à la manifestation. L’une d’entre eux, Lisa Belluco, élue de la Vienne, affirme avoir été bousculée et frappée par les gendarmes mobiles. Il n’a pas hésité à défendre ses hommes : « Je constate que vous n’avez pas un mot sur les 66 gendarmes qui ont été blessés dont quelques uns ont la mâchoire écrasée, peut-être qu’ils ne pourront plus parler de leur vie. Et deuxièmement chacun a vu les provocations de certains élus, et ça a été vu par la France entière je crois. Je crois que ce sont des excuses qu’il fallait présenter et pas des insultes aux policiers. Je vais vous dire, Monsieur Bernalicis, un député ce n’est pas une immunité vivante, il doit respecter toutes les règles de la République. Je pense que tous les députés et tous les sénateurs ne sont pas au-dessus des lois de la République. Les députés de la Nupes ne sont pas au-dessus des lois de tous les autres députés non plus. »

La désobéissance civile oui. La violence, non

Trente-six députés de la majorité présidentielle réclament, par ailleurs, des sanctions contre leurs trois collègues. Ils entendent vérifier qu’ils ne se sont pas rendus sur place en utilisant leurs frais de mandat. Du côté de la Nupes, on estime que c’est aux trois députés molestés que le ministre de l’Intérieur doit faire des excuses. « L’écologie, elle est intrinsèquement un mode d’action pacifiste, réagit Benjamin Lucas, député EELV des Yvelines. En revanche, je n’ai toujours pas entendu le ministre de l’Intérieur, toujours lui, condamner les coups de matraque infligés à une parlementaire, à des parlementaires en écharpe. Ça aussi c’est quelque chose de grave. Il y a une tradition dans ce pays, qui est qu’un parlementaire peut manifester avec son écharpe sans être frappé par la police. »

Sur les violences, la présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, à l’Assemblée établit une distinction : « Les écologistes ont une tradition de désobéissance civile. On vient des faucheurs d’OGM. Donc oui c’est une tradition de l’écologie. Cette désobéissance dans l’intérêt général, elle fait partie de la manière dont les écologistes mènent leur combat. Par contre, il est très clair que nous avons un désaccord profond avec ceux qui utilisent la violence. La désobéissance civile ce n’est pas la violence, c’est une action pacifiste. » Bref, il était légitime de jouer au chat et à la souris avec les gendarmes, mais pas de leur lancer des projectiles.

« Une écologie de combat »

Était-il légitime également de s’en prendre à Yannick Jadot ? Présent à Sainte-Soline, l’ancien candidat des écologistes à la présidentielle a été copieusement hué avant qu’il ne retrouve sa voiture vandalisée. Sandrine Rousseau n’a pas paru affectée par l’incident, comme elle l’explique au micro de nos confrères de BFMTV« Oui je pense que ça ne fait pas tellement avancer le débat d’écrire “crevure” sur une voiture, mais ceci dit je pense aussi qu’il faut que Yannick Jadot entende que là, on a besoin de retrouver l’écologie de combat qui a été l’écologie pendant des années. »

Cyrielle Châtelain n’est pas de cet avis. La présidente du groupe écologiste a tenu à remettre les points sur les i. « On n’insulte pas un militant qui a été présent sur ces combats-là depuis des années et des années. Yannick Jadot c’est un militant solide, sincère, constant sur ces questions-là, et il a toute sa place. En fait on a besoin de tout le monde. »

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