Samedi 23 septembre, dans une vingtaine de villes, se dérouleront des manifestations contre les violences policières. Une centaine d’organisations et de collectifs appellent à ces défilés : Attac, les Amis de la Terre, LFI, Europe Écologie-Les Verts, la CGT, la FSU, Solidaires… Bien sûr, les revendications des manifestants ne sont pas du goût du préfet de police, Laurent Nuñez. Il l’a dit au micro d’Europe 1.
Je rappelle que la violence de la police, elle est légitime. Elle vise à quoi ? Elle vise à arrêter des auteurs d’infraction, mettre un terme à des dégradations, à des exactions, à des violences contre les personnes, et personne n’a à instaurer une présomption d’illégitimité de l’utilisation de la violence. Personne. Il n’y a qu’une seule autorité qui est capable de dire s’il y a eu faute ou pas, c’est l’autorité judiciaire, et personne d’autre. Ni vous, ni moi, ni un parti politique, ni l’opinion, c’est vraiment la justice française qui seule juge de la légitimité ou de l’illégitimité éventuelle d’une action.
Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, Europe 1, 20 septembre 2023
Loi Cazeneuve
En désaccord avec les mots d’ordre de ces manifestations, le Parti communiste et le Parti socialiste resteront à la maison. En 2017, à l’instigation de Bernard Cazeneuve, les socialistes ont fait adopter une loi qui aligne les règles d’ouverture du feu des policiers sur celles des gendarmes. Depuis, le nombre de tirs mortels consécutifs à un refus d’obtempérer s’est envolé.
Pure Politique a profité d’un débat sur le sujet, à la Fête de l’Humanité, pour demander à Boris Vallaud, le président du groupe socialiste à l’Assemblée, s’il était favorable à l’abrogation de la loi Cazeneuve.
Je suis pour son évaluation, mieux, de sa réforme parce qu’il y a des problèmes qui ont été soulevés et qui sont réels.
Vous êtes d’accord avec ce que dit Mathilde Panot ou pas ?
Vous savez qu’on aura un député socialiste qui va être chargé avec un autre collègue de faire l’évaluation de cette loi et qu’on regarde les choses de près parce qu’un certain nombre de constats sont préoccupants et notre responsabilité d’élus est de faire l’évaluation des lois et d’apporter les réponses aux inquiétudes qui sont celles, évidemment, de la population mais qui sont aussi des questions qui peuvent traverser la police qui fait un métier, aussi, difficile.
Boris Vallaud, député des Landes et président du groupe PS à l’Assemblée nationale, 16 septembre 2023
On attend donc le rapport en question. En espérant qu’il sera suivi d’effets…