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Perquisition au siège du Rassemblement national : soupçons sur les emprunts

Chacun son tour. Le siège du Rassemblement national a eu droit à sa perquisition mercredi. En 2017, c’était le MoDem. En 2018, la France insoumise. Et en 2022, Renaissance. Une consécration, en quelque sorte. Que reproche-t-on au parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen ?

Tout a commencé en 2024 avec un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Ladite commission a validé les comptes des campagnes présidentielle et législatives de 2022, ainsi que celle des européennes de 2024. Mais elle a été intriguée par le volume des emprunts du RN auprès de simples particuliers. Fin 2024, cette dette était de 15 millions d’euros.

Le Parquet de Paris a ouvert une information judiciaire dans la foulée de ce signalement. Il estime être en présence d’un possible contournement de la loi. Une personne physique ne peut donner que 7500 euros à un candidat. S’il s’agit d’un prêt qui est remboursé, cette limite disparaît. A condition que ce prêt ne se répète pas trop souvent. Car alors le prêteur tombe sous le coup de l’exercice illégal de la profession de banquier. C’est la réalité du remboursement de ces centaines d’emprunts que les policiers s’attachent désormais à vérifier. Pour les dirigeants du parti, tout a été fait dans les règles.

Ces prêts ont été faits conformément aux directives de la commission nationale des comptes de campagne.

Autant dire que toutes les données aujourd’hui sont publiques. Cette perquisition, on se demande à quoi elle sert, si ce n’est probablement à connaître nos secrets de fabrication et les futures stratégies pour les municipales, les législatives qui pourraient arriver et la présidentielle. Tout cela n’est pas à l’honneur de ceux qui nous gouvernent ni même à la hauteur de notre démocratie.

Laurent Jacobelli, député « Rassemblement national », le 09/07/2025

Le Rassemblement national hurle au harcèlement

Les policiers, bien sûr, ont saisi tous les documents qui leur semblaient pouvoir être utiles à la manifestation de la vérité. Ce qui pose un problème de confidentialité.

La police est arrivée aujourd’hui et a mis la main sur l’ensemble de nos données. Bien évidemment les données financières, l’ensemble des mails, des notes privées de nos dirigeants. C’est-à-dire qu’au moment où se parle, le premier parti politique de France n’a plus aucun secret pour le gouvernement. Nos listes de candidats, nos programmes, la manière dont nous souhaitons faire campagne, nos stratégies sont connues du gouvernement.

Autant dire qu’après un certain nombre de coups de boutoir qui ont déjà été donnés à notre système républicain et démocratique, on assiste là à quelque chose de calamiteux d’un pouvoir en déshérence qui a peur.

Laurent Jacobelli, député « Rassemblement national », le 09/07/2025

Les responsables du RN n’ont pas fini de crier au harcèlement. Car mardi, veille de la perquisition, on a appris l’ouverture d’une enquête du parquet européen sur les dépenses du groupe auquel appartenait la délégation du Rassemblement national au Parlement européen. 4,3 millions auraient été indûment dépensés. Ça va devenir difficile d’expliquer aux électeurs que la France doit faire des économies.

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