Comment les Français ne seraient – ils pas angoissés ? Comment n’auraient-ils pas le sentiment qu’une fois de plus le gouvernement prend les choses à la légère. Depuis les États-Unis, entre deux considérations géopolitiques, Emmanuel Macron a tenu à les rassurer sur d’éventuelles coupures de courant.
Pas de panique, dit le président Il n’est pas certain que cette recommandation suffise à rassurer. Depuis la pandémie, la parole de l’exécutif est singulièrement dévaluée. Chacun se souvient de ces ministres défilant pour soutenir que les masques étaient inutiles afin d’en cacher la pénurie. On connaît la suite…
Justement, voilà que le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, le COVARS, tire le signal d’alarme. Dans le Journal du dimanche, sa présidente l’immunologue Brigitte Autran appelle la population à « renforcer le port du masque tout comme les gestes barrières et la vaccination ».
La circulation du virus s’accélère à nouveau. Et l’hôpital est déjà en surcharge. Pourra-t-il faire face à la neuvième vague du Covid ?
C’est la question qu’a posée mardi dernier le président du groupe Horizons, Laurent Marcangeli à la Première ministre. Horizons qui fait partie de la majorité présidentielle…
Il ne s’est attiré qu’une réponse politicienne d’Élisabeth Borne :
S’enquérir de la capacité de notre système hospitalier à faire face à la crise n’implique pas qu’on veuille réintégrer les soignants suspendus.
Et d’ailleurs, quand bien même la France insoumise ou le Rassemblement national trouveraient-ils une majorité pour les suivre sur ce terrain que cela ne changerait rien au délabrement de notre système de soins.
La question reste posée : l’hôpital peut-il encaisser un nouveau choc ?
À entendre la première ministre, tout dépend du comportement des Français. S’ils portent leur masque, s’ils respectent les gestes barrières et s’ils vont se faire vacciner, tout se passera bien.
Emmanuel Macron ne dit pas autre chose : si les Français baissent le chauffage et éteignent la lumière en sortant, tout se passera bien.
Et si ça se passe mal, ce sera la faute des Français ?
Cette infantilisation, cette façon de se défausser sur le comportement de la population, tout cela est irrecevable.
Dans un pays miné par l’inflation, à qui l’on répète qu’il va falloir travailler plus longtemps pour garantir les retraites, comment ne pas voir que cette désinvolture de l’exécutif rajoute au caractère anxiogène du moment. On voudrait que les Français paniquent qu’on ne s’y prendrait pas autrement.