Emmanuel Macron est en Nouvelle-Calédonie pour tenter de recoller la vaisselle cassée. Apparemment, il va falloir beaucoup de colle. Et de l’extra forte. Mais le déplacement est quand même salué à gauche.
Ce déplacement du président de la République, c’est évidemment une bonne chose. Il faut aujourd’hui que tout le monde se remette autour de la table. On pourra regretter évidemment que ce soit une forme de désistement du Premier ministre. Ce qui compte c’est d’abord de lancer un signal fort que le président de la République montre qu’il est là, qu’il y a une reprise en main au plus haut niveau et surtout qu’il lance les bases d’une mission du dialogue, c’est-à-dire d’acteurs impartiaux qui devront avoir pour tâche de retisser, de renouer des liens pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois.
Arthur Delaporte, député PS, le 21/05/2024
Les précédents gouvernements sur le banc des accusés
“Reprise en main du dossier” dit Arthur Delaporte. Mais n’allez pas dire à ceux qui en étaient en charge dans les mois précédents qu’ils n’ont rien fait. Philippe Vigier, ancien ministre des Outre-mer sous le gouvernement d’Élisabeth Borne conteste le procès en inaction.
C’est faux, je m’inscris en faux, ceux qui vous disent ça n’étaient pas autour de la table. J’y étais notamment lorsque j’étais ministre des Outre-mer. Ce n’est pas vrai. Je rappelle que sous François Hollande il n’y a eu aucun référendum d’organisé, ça c’est la vérité. Vous le savez. Il y en a trois qui ont été organisés entre 2018 et 2021. Le troisième s’est fait, c’est vrai, dans des conditions particulières puisque c’était en sortie de Covid. Et vous vous rappelez que les Kanaks avaient refusé de participer.
Ne dites qu’il n’y a pas eu de dialogue. Encore au mois de décembre, toutes les parties prenantes sont venues à Matignon. L’année dernière, le président est allé en Nouvelle-Calédonie, je faisais partie de la délégation, nous avons discuté avec tout le monde.
Philippe Vigier, député MoDem et ancien ministre délégué chargé des Outre-mer, le 21/05/2024
Pour l’ancien ministre, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure. Le projet de loi constitutionnel permet la poursuite de la discussion jusqu’à la fin de l’année prochaine.
Sur cette affaire du corps électoral, il faut peut-être rappeler une chose. Si vous lisez bien l’article deux de la loi, qu’est ce qu’il y a marqué ? Il est marqué que jusqu’à 10 jours avant les élections, 10 jours avant les élections, en cas d’accord global on peut suspendre tout le processus. C’est indiqué ainsi. Or, les élections sont repoussées jusqu’à quand ? Le Conseil d’État a donné une date : novembre 2025. Donc on a le temps du dialogue. Cette mission, c’est une bonne décision.
Philippe Vigier, député MoDem et ancien ministre délégué chargé des Outre-mer, le 21/05/2024
Un projet de loi incendiaire
Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir commencé par chercher un accord plutôt que de voter un projet de loi incendiaire. Les Républicains se montrent bien moins confiants. Ils redoutent une reculade du président.
J’espère que ça aura d’abord un effet positif, ça ramènera le calme. Et j’espère ensuite que le président de la République ne reculera pas trop sur les engagements qui ont été pris, notamment il y a besoin de cette révision constitutionnelle. J’espère que cette visite ne coûtera pas trop chère aux Français puisque quand le président se déplace pour résoudre une crise en général ça nous coûte quelques milliards. Juste cette petite précaution.
Olivier Marleix, député LR et président du groupe LR à l’Assemblée nationale, le 21/05/2024
Olivier Marleix n’a pas été entendu. Le président de la République vient d’annoncer une aide d’urgence pour payer les salaires et la mise en place d’un fonds de solidarité, dans les prochains jours, pour venir en aide au monde économique.