Peut-on encore défiler dans la capitale pour soutenir la population de Gaza ? Si, le 22 octobre, un rassemblement place de la République avait été autorisé, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a interdit la manifestation prévue ce samedi 28 octobre. Saisi en référé, le tribunal administratif a validé la mesure d’interdiction. Le cortège devait défiler de la place du Châtelet à celle de la République. Malgré l’interdiction, plusieurs centaines de personnes se sont regroupées dès 14 h 30 dans le quartier des Halles, à proximité du lieu de rendez-vous.
Un nombre qui est allé croissant au fil des heures, approchant les 3 000 à 4 000 manifestants. Les forces de police, présentes en grand nombre, mais sans casque, sans doute pour éviter de rajouter à la tension, les ont retenues sur place par un dispositif de nasses concentriques.
Des femmes, des bébés, des vieillards, qui sont sous les bombes. Ils sont où les élus français ? Ils sont où les élus français ? Ils font quoi ? Ils sont pas là.
Un manifestant
21 interpellations
Quelques-uns étaient pourtant présents. Comme Yannick Jadot.
Ce qui est terrible c’est qu’en France, on ne puisse pas manifester notre solidarité avec les populations gazaouis qui subissent aujourd’hui, par milliers, les affres, les conséquences, les blessures et les morts des bombardements israéliens. On doit pouvoir manifester notre solidarité comme on l’a fait après les attentats du Hamas. On doit pouvoir exiger un cessez-le-feu immédiat.
Yannick Jadot, sénateur écologiste, 28 octobre 2023
Parmi les politiques à s’être déplacés, figuraient encore les députés écologistes Aurélien Taché, Éva Sas et Sabrina Sebaihi. La France insoumise avait dépêché deux de ses députés, Thomas Portes et Jérôme Legavre. Les heures passant, de nouveaux manifestants se sont agglomérés en lisière de la nasse policière. Un début de cortège tente alors de s’élancer boulevard de Sébastopol. Une course s’engage avec les policiers. Ces derniers finissent par barrer l’artère avant de repousser les manifestants vers la place du Châtelet.
Les esprits s’échauffent. Des grenades lacrymogènes sont lancées pour disperser les derniers groupes de protestataires. Près de 1 400 manifestants ont été verbalisés pour leur participation à ce rassemblement, et 21 personnes ont été interpellées. Vers 21 heures, les derniers manifestants ont pu enfin quitter les lieux.