Site icon Pure politique

Le Parti socialiste, cet astre mort

À peine 200 voix d’écart séparent Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol pour le poste de Premier secrétaire. Autant dire rien. Sans doute eut-il mieux valu que l’un des deux camps écrase l’autre. Au sortir de son congrès, le Parti socialiste se retrouve neutralisé. Les adversaires du Premier secrétaire sortant, pas plus que ce dernier, ne peuvent imposer leur ligne. 

Faure contraint de composer

Olivier Faure, qui n’écarte pas sa candidature à l’élection présidentielle de 2027, se retrouve pieds et poings liés. Minoritaire au sein du Conseil national – le parlement du parti – il lui faudra composer avec Boris Vallaud et ses amis pour faire adopter ses orientations. Sa reconduction ne doit pas cacher qu’il est en recul par rapport à la situation qui prévalait jusqu’alors.

Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, n’est pas mieux loti. Éternel challenger, il était parvenu, cette fois, à rassembler tous les opposants à la ligne Faure. De Karim Bouamrane, le maire de Saint-Ouen, à Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, en passant par Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin, le député de l’Eure Philippe Brun, celui de l’Essonne, Jérôme Guedj, ou encore Laurence Rossignol, la sénatrice du Val-de-Marne. 

Les anti-LFI privés d’argument

Cette coalition dont le seul ciment est le refus de toute alliance avec LFI a perdu sa raison d’être le 16 janvier. Ce jour-là, les socialistes, au nom de la stabilité, n’ont pas voté la motion de censure déposée par les insoumis, les communistes et les écologistes.

Un choix qui a privé Nicolas Mayer-Rossignol de son principal argument. Celui de la subordination du PS à la France insoumise.

À juste titre, les socialistes, toutes tendances confondues, estiment qu’il y a un espace politique à droite de Jean-Luc Mélenchon. La décomposition du macronisme ressuscite le clivage gauche droite. Et avec lui le débat jamais tranché entre gauche réformiste et gauche de rupture.

Un espace pour une gauche réformiste

Seulement voilà, le PS n’a ni idées, ni programme. Comment pourrait-il incarner une deuxième gauche ? Où sont les propositions qui pourraient rassembler une partie du pays et conduire à la victoire électorale ? On cherche en vain.

Certes, le Parti socialiste gère nombre de régions, départements et communes. Cet enracinement a permis qu’il survive au naufrage du quinquennat de François Hollande. Mais la compétence territoriale ne peut tenir lieu de vision pour la France.

Du passé faisons table rase

Deux ans nous séparent de la prochaine élection présidentielle. Bien des choses peuvent se produire dans l’intervalle. Mais pour l’instant, on voit mal comme le Parti socialiste pourrait redevenir la grande formation qu’il fût. Sauf à ce qu’une dynamique unitaire, à gauche, fasse table rase du passé. Comme en 1936. Mais alors, la gauche pesait d’un autre poids.

Serge Faubert

Quitter la version mobile