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Le Front Populaire diverge sur la façon de désigner le candidat à Matignon

À gauche, une nouvelle crispation apparaît. Dans l’hypothèse où le Front Populaire sortirait vainqueur des élections législatives, comment désigner celle ou celui qui ira à Matignon ? Olivier Faure a son idée.

C’est simple. Moi je souhaite que ce soit l’ensemble de celles et ceux qui formeront cette nouvelle majorité qui puissent se retrouver au lendemain du 7 juillet et qui puissent ensemble désigner celui ou celle qui sera le mieux placé pour répondre à une situation qui sera une situation compliquée.

Je souhaite un vote. Il y aura un vote parce que de toute façon c’est la seule façon d’arbitrer.

Olivier Faure, député sortant PS et Premier secrétaire du PS, le 18/06/2024

Pourquoi le Premier secrétaire du PS avance-t-il cette proposition ? Parce qu’elle permettrait de barrer la route de Matignon à Jean-Luc Mélenchon. En effet, additionnés, les députés écologistes, socialistes et communistes, seront vraisemblablement plus nombreux que ceux de LFI. Et du côté du PS, il y a de nombreux prétendants : Valérie Rabault, ex-vice-présidente de l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, ancien patron des députés, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, et même le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, éternel challenger d’Olivier Faure. On ignore, en revanche, si François Hollande est sur les rangs. Aucun scooter à trois roues n’a été aperçu dans les parages de Matignon.

Fabien Roussel est sur la même ligne qu’Olivier Faure. D’autant que lui aussi se sent parfaitement capable de s’installer à Matignon.

Dès que l’Assemblée est élue, il y a un nouveau gouvernement, il faut désigner un Premier ministre, et ce Premier ministre va faire un discours de politique générale le 18 juillet, et derrière il y aura un vote de confiance. Et si nous sommes dans l’incapacité de présenter un Premier ministre qui rassemblera largement le vote des parlementaires, nous n’aurons pas la confiance. Donc il faudra désigner quelqu’un, un homme, une femme, capable d’avoir cette majorité.

Fabien Roussel, député sortant PCF et Secrétaire national du PCF, le 19/06/2024

La signature de Jean-Luc Mélenchon

On s’en doute, la France insoumise ne l’entend pas de cette oreille.

Je défendrai la méthode qui est celle, logique, des institutions actuelles de la 5e République même si dans notre programme nous proposons de passer à la 6e République. Je défends le fait que notre groupe parlementaire propose un candidat Premier ministre. Sans demander leur avis ? Bien sûr que si, ils auront leur avis dans le vote de confiance. C’est la logique des institutions de la République.

Nous proposons Jean-Luc Mélenchon Premier ministre. Parce que la signature de Jean-Luc Mélenchon au bas d’un document programmatique, c’est une signature qui vaut quelque chose.

Antoine Léaument, député sortant LFI, le 18/06/2024

“La signature de Jean-Luc Mélenchon au bas d’un document c’est une signature qui vaut quelque chose.” Sous-entendu, ce n’est pas le cas de tout le monde et particulièrement des socialistes. Il est vrai qu’il y a encore deux semaines, LFI considérait ces derniers comme des traîtres. Finalement, ce n’est peut-être pas si mal que la campagne soit courte…

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