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L’acte 2 des agriculteurs

Le grand débat d’Emmanuel Macron avec les agriculteurs aura-t-il lieu ? Prévu pour ce samedi dans l’enceinte du Salon de l’agriculture, il sera au mieux boycotté. Car on ne peut exclure des bousculades avec les services de sécurité, tant le ressentiment est fort.

L’exécutif croyait avoir calmé la colère des agriculteurs en renonçant, voici un mois, à taxer le gazole non routier. Il s’est trompé. Ce recul est insuffisant.

Vivre et non survivre

Car le monde paysan ne demande pas à survivre, mais à vivre de son travail. Plutôt que des primes, les agriculteurs veulent que leur production soit payée à son juste prix par les centrales d’achat des distributeurs. Or ces derniers contournent les lois Egalim en domiciliant ces centrales hors de l’hexagone. Ce qui leur permet d’imposer leurs prix.

La concurrence internationale exemptée de toute contrainte

La concurrence internationale est également montrée du doigt. Comment les agriculteurs pourraient-ils accepter qu’on leur impose des normes alors même que les productions étrangères en sont exemptées.

L’exemple des poulets ukrainiens qui inondent le marché français est particulièrement criant. Au nom de la solidarité – nécessaire – avec un pays en guerre, on met en péril un circuit de production national, déjà fragile.

Une semaine pour agir

Au-delà de ces revendications, il y a chez beaucoup d’agriculteurs le sentiment d’avoir été floués par le Premier ministre. La méfiance est générale. L’heure n’est plus aux grands débats. D’autant que le précédent des Gilets jaunes est dans toutes les têtes.

Les revendications sont connues. Les paroles d’apaisement ne sont plus audibles. Il faut des mesures immédiates. Les agriculteurs ont bien compris qu’avec le Salon de l’Agriculture, ils disposaient d’une fenêtre d’une semaine pour se faire entendre. Et cette fois, la FNSEA aura bien du mal à contenir le mouvement.

Serge Faubert

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