Ça y est, Raphaël Glucksmann se voit déjà président de la République.
Les élections vont trancher des lignes, vont trancher des divergences de fond. Et moi je serai le garant du fait que les lignes qui ont été tranchées soient bien gardées dans la suite. Je ne vais pas prendre le train et disparaître complètement en Europe. Je pense qu’il est fondamental pour notre pays qu’une gauche humaniste, pro-européenne, démocratique, existe. Je prendrai ma part.
Raphaël Glucksmann le 13/05/2024
Un programme tranchant
Il sera le garant des lignes tranchées. Un vrai programme de charcutier. En clair, Raphaël Glucksmann entend jouer l’arbitre des élégances à gauche. Péché d’orgueil que voilà. Car toutes les enquêtes d’opinion l’attestent, le vote Glucksmann reste une conjonction ponctuelle d’électeurs déçus par leurs choix antérieurs. Des mélenchonistes désorientés par la ligne actuelle de LFI, des macronistes première époque, des socialistes anti-Nupes, des socialistes pro-Nupes, des écologistes… Un attelage hétéroclite aux aspirations contradictoires. Il ne s’agit pas d’un vote d’adhésion, mais d’un vote refuge. Pour le dire autrement, cette addition de refus est vouée à se désagréger au lendemain de l’élection.
Si Raphaël Glucksmann caresse l’idée d’utiliser le Parti socialiste comme marchepied, à la façon d’un Macron, il risque de connaître quelques déboires. Car, à la différence de 2017, les candidats socialistes à la présidentielle ne manquent pas. Il serait étonnant qu’ils fassent une petite place au nouveau venu.