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EELV veut partir en solitaire pour les élections européennes

Cyrielle Chatelain, députée de l’Isère et présidente du groupe écologiste-Nupes, à l’Assemblée nationale, le 20 mars 2023. ©Purepolitique

La Nupes a-t-elle intérêt à faire liste commune aux élections européennes de l’année prochaine ? Apparemment pas, si l’on en croit un sondage IFOP publié dans Le Journal du Dimanche. Séparées, les listes des quatre composantes de la Nupes totalisent 35 % des intentions de vote. Rassemblées sur une liste commune, elles ne recueillent plus que 26 % des mêmes intentions de vote.

Ces résultats viennent consolider une première enquête commandée à l’institut Harris Interactive par Europe Écologie-Les Verts. En cas de listes autonomes, les quatre formations composant la Nupes capteraient 33 % des intentions de vote. Une liste commune ne réunirait que 23 % des intentions. Et si des listes dissidentes venaient à se présenter, ce score tomberait à 19 %.

Cavalier seul

Un double constat qui renforce Marine Tondelier, la patronne des écologistes, dans sa volonté de faire cavalier seul l’année prochaine : 

On aura plus de députés écologistes et de gauche en y allant séparés. C’est comme ça. On ne sera pas devant Le Pen, ce n’est pas vrai. Par contre il faut aller chercher des électeurs déçus, et ça on ne va pas chercher les mêmes, Fabien Roussel, moi, Manuel Bompard et le Parti socialiste.

Marine Tondelier, conseillère régionale des Hauts-de-France et secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, « Dimanche en politique », France 3

C’est ce qu’on appelle l’argument du râteau. La multiplication des listes permettrait de ramener au bercail tous ceux que l’hégémonie de La France insoumise sur la Nupes indispose. Le problème, c’est l’après élections européennes. Comment enclencher une dynamique de rassemblement autour d’une candidature commune en 2027 alors qu’on vient de s’éparpiller sur des listes concurrentes ?

Râteau

Pour moi, l’important est qu’on soit capable d’additionner les scores à la fin du scrutin quand bien même on n’y va pas ensemble. Moi je pense qu’il faut vraiment réfléchir à l’hypothèse d’y aller ensemble, mais si on n’y va pas ensemble, qu’au moins on réfléchisse à comment on installe dans l’esprit des Français et Françaises que, oui, nous continuons à travailler ensemble.

Sandrine Rousseau, députée écologiste-Nupes de Paris, BFMTV, 14 mai 2023

On lui souhaite bon courage pour l’installation en question. La Nupes joue son existence dans cette affaire. Les forces qui sont tentées aujourd’hui de s’émanciper de la coalition feraient bien de se souvenir des scores d’Anne Hidalgo, Yannick Jadot ou Fabien Roussel à la présidentielle. Il s’agissait là aussi de râteau, celui que se sont pris cette candidate et ces candidats. Pour autant, La France insoumise ne fera pas l’économie d’une sérieuse remise à plat de la coalition électorale afin que chacun s’y sente à l’aise…

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